Malgré les efforts de sensibilisation et une réglementation de plus en plus sévère, le transport en autocar devient de plus en plus dangereux si l’on se réfère au nombre effroyable de personnes tuées à chaque accident durant ce Magal 2017.
Ce problème est-il dû à l’impraticabilité des routes ou à l’imprudence des chauffeurs ?
L’axe Dakar-Saint-Louis depuis sa construction en 1980, sur toute sa distance (275 km), reste le meilleur parmi toutes les routes du Sénégal. Pourtant, il enregistre le plus grand taux d’accidents mortels depuis des années. Trois raisons expliquent cette situation : imprudence au volant des chauffeurs, l’indiscipline et l’état des véhicules. La mort de pauvres innocents est présente tout au long du parcours.
L’annonce ce 06 novembre 2017 de plus de 20 tués d’un seul coup sur l’axe Saghatta- Louga, puis 14 sur l’axe Pékhess-Mékhé résonne comme une bombe. A cette grande tristesse, s’ajoutent les petits accidents et accrochages qui surviennent quotidiennement dans les environs de Touba. Habituellement, les autobus de plus de 65 places et les cars dits ‘’ndiaga ndiaye’’ étaient à l’origine de ce désastre humain. Cette année, les Dacia de 7 places sont responsables de plus de 60% des accidents. Ces véhicules commencent à envahir l’espace du transport urbain à Dakar.
Conduits par des chauffeurs peu expérimentés, ils transportent 7 clients au lieu de 6 si l’on sait que le septième n’est autre que le chauffeur lui-même. De ce fait, ils viennent rallier le cortège de taxis clandos déjà illégalement existants. Ces véhicules sont devenus en quelques mois des cercueils ambulants. Ayant leur habitude de conduire qui leur sont propre, ils veulent rouler plus vite que les autres dans des conditions extrêmement difficiles, estimant qu’ils ont la maitrise de leur voiture.
Les autorités sénégalaises ne se préoccupent guère du contrôle technique des véhicules de transport urbain ou interurbain. Quant aux hommes de loi, leur complicité même si elle n’est pas avérée, contrôlent avec beaucoup de légèreté les conditions de transports des passagers en liaison avec la carte grise.
L’appât du gain pousse les transporteurs à opérer des modifications de tous genres sur les autocars. Certains ponts de véhicules sont même transformés pour effectuer des longues distances alors qu’ils n’étaient pas programmés pour ça, oubliant qu’en matière de construction automobile, tout est calculé au millième près et la modification d’un des organes entraînent les catastrophes routiers que nous connaissons.
SENTV.info estime que les agents de l’ordre, contrairement au Magal de l’année dernière, seraient moins présents, la peur du gendarme peut atténuer les infractions au code de la route, à moins que, discrétion oblige, ils ne soient fondus dans la population.
Mariétou DIOP La Rédaction SENTV.info