Même un taximan peut se lever un beau matin et exercer le métier de journaliste. Malgré tout, j’adore cette profession. C’est quoi même être un journaliste? Juste tirer son revenu de la profession. Si on le voit sous cet angle, on peut me balancer cette objection : « Oh ! Donc, li diaroul concours hein !!! » Je plains ceux qui ont appris les rigueurs de cette profession au Cesti et dans les autres écoles de formation… et d’autres qui l’ont été « sur le tas » comme on dit. Ce métier de journalisme est vraiment plaisant dès lors que l’on y rencontre souvent du n’importe quoi. On peut le comparer à ceux qui pratiquent le plus vieux métier au monde. Sans excès, et je me l’autorise. Ne m’en voulez surtout pas de cette indélicatesse. La presse c’est comme une prostituée qui reçoit n’importe quel client, juste que celle-ci au moins demande une somme que d’autres pauvres gens ne peuvent payer. Pour la presse, ndeysaan, sa porte est toujours « ouverte », on y rentre et y sort comme l’on veut. Mais oui, dites-moi le contraire ? Qui ne peut pas être journaliste dans ce pays ? Le maçon ? Le coxeur ? Le mannequin ? La prostituée ? Le griot au premier plan qui occupe la loge ? Il y a du tout dans cette corporation.
Je vous reviens sur un phénomène : la racaille. Au début, les gens avaient minimisé ces pseudos journalistes appelés communément « la racaille », « les perdiemivores », « les point com », aujourd’hui ils sont devenus un cas sérieux qui n’est plus facile à résoudre. Car, le constat est là, certains d’entre- eux ont compris et se sont infiltrés dans certaines rédactions dites « sérieuses » mais qui vivent dans la précarité, bien que d’autres sont toujours cloitrés dans leurs sites « binbin.com, souloukhmalakh.com, xaléboutogne.com, thiouthiou.com », (Des exemples justes de sites de par la tête pour ne pas heurter ces êtres humains). Ces derniers sont de vrais racketteurs. Ils n’envient pas les trafiquants. Un autre fait dans la presse qui me préoccupe . Il y a de cela deux semaines, un ami m’appelle au téléphone et me dit en ces termes : « Mais Diamanka, je vois une dame à… (Une télévision privée de la place, je n’ose pas dire son nom. Et ne me le demandez surtout pas), qui anime des émissions. Mais, celle-là depuis quand est-elle journaliste », me dit le gars. Je lui réponds qu’elle est comme tout le monde. « Mais non, celle-ci est une prostituée. Je vous le jure », dit-il avant que je ne l’interrompt, puisque je connais bien la dame. Elle l’est oui, mais et après, y a quoi ? Un autre phénomène que j’ai failli oublier : ce sont les correspondants. J’adore les enseignants. Dans les régions, ils désertent les salles de classe pour le journalisme alors qu’ils perçoivent deux salaires après leur course effrénée aux perdiems. Cocasse !
Il y a également les vrais ennemis de la presse. Oui, osons le dire, ce sont les patrons et l’Etat du Sénégal. Ils mènent tous une vie de pacha au moment où les reporters peinent à payer leurs loyers régulièrement, d’autres d’entre nous n’osent même pas prendre un « poukouss » ou « pantéré » pour y habiter, mais ils sont logés par leurs parents ou bien ils font du « kolo kolo » entre amis. Alors que nos « boss », ndeysaan, se tapent les belles nanas à chaque racket, car il faut oser le dire, ce sont les grands racketteurs, les perdiemivores de luxe. Je les adore, ces gens. Ils n’envient en rien ceux qui distribuent les fonds communs… Oui, nos amis des impôts et domaines. Ô combien c’est beau d’être inspecteur des impôts ou patron de presse. Tu vis bien, zéro stress, toutes les belles mannequins ou driankés dakaroises de la place te courent après et vous lacent vos chaussures en vous déplumant. Ton monde est paradisiaque.
Pour juste vous dire, mes chers journalistes, le chemin est long pour assainir ce métier. Mais, j’y crois, car c’est le meilleur métier au monde. Vive la presse !
Samba Diamanka : LRedaction SENTV.info