Kaolack – L’imam de la grande mosquée en colère contre la politisation des funérailles de son frère
La récente sortie de Me Abdoulaye Wade à Léona Niassène devant le nouveau Khalife, Cheikh Tidjane Oumaïma Niass, contre le chef de l’Etat Macky Sall, n’agrée pas la famille du défunt Khalife, Cheikh Ibrahima Niass.
Son jeune frère, Cheikh Mouhadoul Arabi Niass, imam ratib de la grande mosquée de Léona, est monté au créneau pour fustiger la politisation des funérailles de son frère, non sans fusiller également Ahmet Khalifa Niass.
«Nous n’accepterons pas que des gens, pour des intérêts personnels, se servent des funérailles de mon frère pour solder leurs comptes politiques ou faire de la récupération». Ce coup de gueule est de Cheikh Mouhadoul Arabi Niass, imam de la grande mosquée de Léona Niassène, par ailleurs frère du défunt Khalife Cheikh Ibrahima Niass. Face à la presse à son domicile, le marabout a, sans les nommer, fustigé le comportement de Me Abdoulaye Wade et de Ahmed Khalifa Niass, qui ont profité des funérailles pour solder leurs comptes politiques. «Des décès ont eu lieu ailleurs dans d’autres foyers religieux, pourquoi quand ils étaient là-bas, ils n’ont pas soldé leurs comptes avec leurs adversaires. Pourquoi ont-ils attendu le rappel à Dieu de mon frère pour perturber sa quiétude. Tout le monde était au courant des relations entre Macky Sall et le défunt. Par respect, ils ne devaient pas se comporter ainsi. Qu’ils se le tiennent pour dit : nous, la famille Niassène, nous n’accepterons pas qu’un responsable politique vienne jusqu’ici pour solder ses comptes ou qu’une tierce personne se serve de notre douleur pour faire du chantage ou de la récupération. Cela va cesser. Ils n’osent pas faire ça à Touba, encore moins à Tivaoune. Ici, il y aura des changements. Nous nous alignerons derrière le nouveau khalife, Cheikh Tidjane Oumaïma Niass. Mais il y a des limites à ne pas franchir», sermonne-t-il. Pour rappel, lors de la cérémonie de présentation de condoléances du chef de l’Etat Macky Sall à Léona Niassène, Ahmet Khalifa Niass s’était autoproclamé porte-parole du Khalife, alors que le porte-parole de la famille est l’aîné des petits-fils. En plus, Ahmet Khalifa Niass, qui n’avait pas de bonnes relations avec le défunt, pour la simple raison qu’il avait essayé de le destituer, s’est empressé d’offrir une maison et un véhicule au nouveau Khalife. Autant d’actions en moins d’une semaine après la disparition du khalife Cheikh Ibrahima Niass, qui ont installé un malaise chez certains membres de la famille Niassène.
L’OBS
