SENTV : C’est un naufrage personnel aux répercussions institutionnelles qui s’est joué lundi devant le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye. E. J. Sarr, jeune stagiaire à la Banque Of Africa (BOA) de Mbao, y a comparu pour détournement de fonds, reconnaissant avoir subtilisé plus de 16,6 millions de francs CFA pour alimenter une spirale d’addiction aux paris sportifs en ligne, notamment sur la plateforme 1xBet.
Selon les éléments du dossier rapportés par L’Observateur, tout a commencé par la disparition de 2,9 millions FCFA confiés par une cliente, dont Sarr assurait la garde en l’absence du directeur de l’agence. Submergé par la panique, le stagiaire aurait, dans un élan de « réparation », orchestré un plan frauduleux : accéder au système informatique bancaire, modifier les coordonnées d’un client – un certain K. Guèye – et opérer des virements successifs pour détourner 14 millions FCFA supplémentaires.
L’ensemble des fonds, selon ses aveux, a été englouti dans des paris en ligne. Un engrenage numérique destructeur qui a mis en péril la réputation de l’établissement et causé un préjudice financier direct, ayant contraint la BOA Mbao à rembourser les clients lésés.
Le ministère public a requis un an ferme, insistant sur la gravité des faits, l’atteinte à la confiance bancaire et la préméditation manifeste. En face, la défense a tenté de nuancer le portrait du prévenu, évoquant un jeune homme brillant mais fragile, malade, fils unique, emporté par l’addiction aux jeux en ligne, qu’elle qualifie de fléau silencieux touchant une génération en mal de repères.
L’affaire, qui suscite des remous jusque dans les cercles de régulation bancaire, soulève des questions sur le contrôle interne dans les agences et sur les risques liés à l’exposition des jeunes employés aux technologies financières sans encadrement adéquat.
Le tribunal rendra son verdict le 8 juillet prochain. En attendant, le cas Sarr reste un signal d’alarme dans un secteur où la confiance est le principal capital.
La rédaction de la SENTV.info