SENTV : Le dossier judiciaire de Badara Gadiaga, chroniqueur à l’émission «Jakaarlo» diffusée sur la TFM, prend une nouvelle tournure. Déféré ce vendredi 11 juillet au parquet de Dakar, l’analyste médiatique fait l’objet d’un retour de parquet avec des charges supplémentaires, selon des informations confirmées par l’un de ses avocats, joint par PressAfrik.
Le dossier a été confié à un juge d’instruction, et Badara Gadiaga est attendu ce lundi 14 juillet devant le doyen des juges du Tribunal de grande instance de Dakar, pour une première comparution dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire.
Un alourdissement des poursuites
Initialement visé pour « discours contraires aux bonnes mœurs », l’animateur controversé est désormais également poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense à une personne qui exerce une partie des prérogatives du chef de l’État », une infraction visée par le Code pénal sénégalais, notamment dans le cadre de la protection de certaines autorités publiques.
Ces nouvelles charges pourraient exposer le prévenu à des peines plus lourdes, alors que l’enquête confiée à la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC) se poursuit. C’est à l’issue de son audition par cette unité que Gadiaga avait été placé en garde à vue, sur instruction du procureur de la République.
Contexte et réactions
L’affaire Gadiaga intervient dans un contexte sensible où les propos tenus sur les réseaux sociaux et dans les médias sont de plus en plus scrutés par les autorités. Certaines de ses déclarations récentes, jugées provocatrices et contraires à l’ordre public, ont suscité de vives réactions au sein de l’opinion et dans les cercles politiques.
Des voix s’élèvent toutefois pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une dérive liberticide et une atteinte à la liberté d’expression. Plusieurs confrères et acteurs de la société civile appellent à la prudence et à la préservation du débat public, tout en condamnant tout discours outrancier.
Prochaine étape judiciaire
Le face-à-face prévu avec le doyen des juges, lundi 14 juillet, sera décisif pour la suite de la procédure. Le juge d’instruction pourra décider soit d’une mise en liberté provisoire, soit d’un mandat de dépôt, selon les éléments du dossier et la ligne de défense adoptée par les avocats de Gadiaga.
L’affaire Badara Gadiaga, au croisement entre liberté de parole et encadrement judiciaire, pose à nouveau la question des limites du discours public au Sénégal. En attendant les développements judiciaires, l’opinion reste divisée entre défense des principes démocratiques et nécessité de réguler les dérives médiatiques.
La rédaction de la SENTV.info