Affaire Kocc Barma : Dix révélations sur une traque numérique devenue affaire d’État

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SENTV : Arrêté après sept ans de traque, El Hadji Babacar Dioum, alias « Kocc Barma », présumé administrateur de Seneporno et Babiporno, est aujourd’hui au cœur d’un dossier explosif mêlant cybercriminalité, extorsion, blanchiment, et déflagration sociale. Voici les dix faits clés à retenir sur ce scandale sans précédent.

1. Sept années de traque, un homme enfin identifié

Depuis 2018, la Division spéciale de cybersécurité (DSC) et la gendarmerie tentaient de mettre la main sur un cybercriminel insaisissable, connu sous le pseudonyme de Kocc Barma. C’est finalement le jeudi 17 juillet 2025, dans un immeuble situé près de l’avenue Bourguiba à Dakar, que El Hadji Babacar Dioum a été arrêté. Il est poursuivi dans le cadre d’un dossier regroupant près de 5 000 plaintes, selon les sources judiciaires.

2. Seneporno et Babiporno : la toile de la honte

Les preuves techniques et numériques récupérées par la DSC sont formelles : El Hadji Babacar Dioum est l’administrateur en chef des plateformes Seneporno et Babiporno, où ont été publiées des vidéos intimes volées ou obtenues sous menace, impliquant parfois des personnalités publiques. Selon les enquêteurs, il gérait directement l’interface et les publications, en plus d’en tirer des bénéfices financiers.

3. Un informaticien discret, père de famille

Né le 24 février 1987 à Dakar, marié et père d’un enfant, Dioum vivait à Liberté 3. Présenté comme un as de l’informatique, il menait une vie discrète malgré son implication présumée dans un réseau de chantage numérique aux ramifications nationales.

4. Une opération coordonnée DSC-BIP

Pour l’arrestation, la DSC a sollicité l’intervention de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), unité d’élite de la police. L’objectif était de sécuriser l’équipement numérique du suspect, éviter tout effacement de données à distance et l’isoler dès les premières minutes de sa mise aux arrêts.

5. Serveurs, comptes bancaires et publicités : les preuves s’accumulent

Après avoir pris le contrôle des serveurs de Babiporno, les enquêteurs ont retrouvé des factures publicitaires adressées à Dioum. Le suivi de ces transactions les a menés vers son compte personnel à la CBAO, puis vers d’autres plateformes sécurisées, selon Libération. Un traçage financier qui pourrait ouvrir la voie à des poursuites pour blanchiment.

6. Un arsenal judiciaire à la hauteur des accusations

Outre la diffusion de données à caractère personnel, Dioum est poursuivi pour extorsion de fonds, chantage sexuel, et blanchiment de capitaux. Il est assisté de cinq avocats et devrait être déféré ce lundi 21 juillet, alors que le parquet envisage une information judiciaire ouverte.

7. Un impact psychologique désastreux sur les victimes

De nombreuses victimes, principalement des jeunes femmes, ont souffert de l’exposition de leur intimité sur ces sites. Les enquêteurs évoquent des cas de dépression, de honte publique, et même d’idées suicidaires. L’affaire pose désormais un enjeu sociétal majeur, sur la protection de la vie privée à l’ère numérique.

8. Une perquisition choc : sextapes, armes, voitures…

À son domicile, les enquêteurs ont saisi des centaines de sextapes, une arme à feu, des munitions, des VPN, des billets de banque, plusieurs puces téléphoniques et huit véhicules. Parmi eux, une voiture de luxe déjà vue avec la tiktokeuse Mame Ndiaye Savon, lors du baptême de la fille d’un célèbre lutteur.

9. Une plainte familiale à l’origine de la chute

C’est une plainte déposée le 7 mai dernier par N. Diop, dont la sœur mineure de 16 ans était victime de chantage par un certain « Mouha », qui a tout déclenché. L’enquête a mené à l’identification de Dioum, qui utilisait plusieurs alias pour opérer en ligne. Une affaire parmi des milliers, mais celle qui a précipité sa chute.

10. Une traque élargie : les complices dans le viseur

L’arrestation de Dioum n’est que la première étape. La DSC enquête désormais sur ses complices présumés, ses sources de financement, et certains lieux liés à ses activités, comme le restaurant Eddy’s, situé non loin de l’École de police. Plusieurs autres interpellations sont attendues.

À suivre : Le parquet doit se prononcer dans les prochaines heures sur l’ouverture d’une information judiciaire. Cette affaire pourrait bien faire jurisprudence en matière de cybercriminalité et de protection de la vie privée au Sénégal.

 

La rédaction de la SENTV.info 

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