Barthélémy Dias privé de salles d’hôtel à Dakar : l’opposition dénonce un retour aux pratiques d’antan

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SENTV : Le leader du mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk et ancien maire de Dakar, Barthélémy Dias, a vivement dénoncé, ce week-end, ce qu’il qualifie de « blocage organisé » visant l’opposition sénégalaise. En conférence de presse improvisée, il affirme avoir essuyé plusieurs refus d’hôtels dakarois lorsqu’il a tenté de réserver une salle pour une rencontre politique.

« Nous sommes dans le même schéma qu’hier », a-t-il lancé devant les journalistes, soulignant un climat qu’il estime être de plus en plus hostile aux voix dissidentes.

Selon Barthélémy Dias, de nombreux hôtels auraient reçu des consignes non officielles leur enjoignant de ne pas louer leurs espaces aux figures de l’opposition. Une pression qu’il qualifie d’« invisible mais manifeste ». Sans désigner directement un responsable, il pointe une volonté manifeste d’entraver l’expression politique.

« Je ne suis pas le seul. Beaucoup de leaders vivent la même situation. Ce n’est pas un hasard, c’est une stratégie délibérée », a-t-il insisté.

Un climat politique sous tension

Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, quelques mois après les élections générales de mars 2024, qui ont vu l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, avec une majorité issue de la mouvance des ex-opposants regroupés autour du projet panafricaniste porté par Ousmane Sonko.

Paradoxalement, Barthélémy Dias interpelle directement le nouveau président, dont il fut un allié dans les rangs de l’opposition avant leur séparation politique.

« Je lui rappelle qu’on était ensemble et qu’on était victimes du même traitement. Il ne doit pas accepter que cela continue », a déclaré Dias, en appelant à la cohérence entre les discours de rupture et la réalité du terrain.

Des hôteliers pris en étau

Le responsable politique dit comprendre la position inconfortable des établissements hôteliers, contraints de refuser des locations par crainte de représailles ou de fermeture administrative. Il dénonce une forme de chantage institutionnel silencieux, qui minerait selon lui les fondements démocratiques du pays.

« On ne doit pas nous interdire l’accès aux salles simplement parce que nous sommes dans l’opposition », a-t-il martelé.

Cette situation ravive le débat sur la neutralité des espaces privés dans la vie démocratique sénégalaise, et alimente les inquiétudes sur une possible dérive autoritaire, malgré l’alternance récemment saluée comme historique.

Un test pour la nouvelle gouvernance

Cette affaire pourrait constituer un test pour la jeune administration de Diomaye Faye, souvent appelée à incarner un changement de paradigme. Les observateurs attendent des signaux forts en matière de liberté d’expression, d’égalité d’accès aux espaces publics et privés, et de traitement équitable de tous les acteurs politiques.

La rédaction de la SENTV.info

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