Crise à Soussoum : 24 arrestations et engins incendiés, le projet de carrière de basalte enfonce Ndiaganiao dans la tourmente

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SENTV : Le climat social reste explosif dans la commune de Ndiaganiao, plus précisément à Soussoum, où la mise en œuvre d’un projet d’exploitation de carrière de basalte a dégénéré en affrontements entre forces de l’ordre et populations locales. Au cœur du conflit : deux entreprises, Transfavo et Elikane, détentrices de permis d’exploitation délivrés en 2023, mais contestés par les habitants.

Des autorisations contestées dès leur origine

Selon plusieurs sources concordantes, les tensions ont émergé dès l’annonce du projet. Les populations dénoncent des délibérations municipales entachées d’irrégularités, menées sans consultation formelle ni consentement libre et éclairé des communautés impactées. L’audience publique — obligatoire dans ce type de procédure — aurait été organisée après les décisions de la mairie, et ce, malgré un refus catégorique des populations de céder leurs terres.

La mairie, pour sa part, évoque une décision « venue d’en haut », pointant du doigt une chaîne de responsabilités qui remonte jusqu’au ministère des Mines, dirigé à l’époque par Omar Sarr, signataire des autorisations d’exploitation.

Une semaine de tensions et un lourd bilan humain et matériel

Ces derniers jours, la situation a pris une tournure dramatique. Des affrontements ont éclaté après l’arrivée d’engins de chantier sur les sites concernés. La colère populaire s’est exprimée violemment : des bulldozers et camions ont été incendiés, et 24 personnes issues des villages riverains ont été interpellées par les forces de gendarmerie. Des témoins font état d’arrestations musclées, certaines ayant même eu lieu à domicile.

Les mis en cause, actuellement en garde à vue, devraient être présentés au procureur de Mbour dans les heures à venir. Leur défense sera assurée par des avocats de renom, dont Me Boucounta Diallo et Me Faty, commis d’office face à l’ampleur du dossier.

Transfavo dénonce des « manipulations politiques »

Contacté par Dakaractu, Arona Ba, responsable de l’entreprise Transfavo, affirme que tous les permis ont été obtenus légalement. Il assure que des études d’impact environnemental ont été réalisées et que plusieurs habitants ont signé des accords de partenariat. Selon lui, seuls 17 des 40 hectares concédés sont exploitables, les 23 autres restant utilisés par les villageois dans le cadre d’un « accord tacite ».

M. Ba condamne les violences et évoque des pertes matérielles estimées à un milliard de francs CFA, attribuant la responsabilité de l’agitation à des acteurs politiques qui, selon lui, « instrumentalisent la population à des fins électoralistes ».

La rédaction de la SENTV.info 

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