Plan de relance de Sonko : deux ex-députés dénoncent une dérive institutionnelle et un flou financier

0

SENTV : La présentation du Plan de relance économique par le Premier ministre Ousmane Sonko, ce vendredi 1 août 2025 au Grand Théâtre national, suscite une vive controverse. Deux anciens parlementaires, Cheikhou Oumar Sy et Théodore Philippe Monteil, alertent sur une double dérive, à la fois institutionnelle et budgétaire, remettant en cause la légalité de la démarche et la crédibilité du contenu.

Tribune de deux anciens députés : Monsieur le Premier ministre, présentez  votre plan de relance économique devant

Dans une tribune publiée par le quotidien Source A, les deux anciens députés s’interrogent sur la forme choisie pour exposer un plan aussi stratégique, en dehors de l’hémicycle. Ils estiment que seule l’Assemblée nationale détient la légitimité constitutionnelle pour débattre et approuver les grandes orientations économiques de l’État.

« L’exercice du pouvoir ne peut s’affranchir des procédures républicaines », écrivent-ils, rappelant que le Premier ministre est un coordinateur, non un législateur ou chef de l’exécutif autonome.

Des interrogations sur la transparence des financements

Au-delà des critiques procédurales, la tribune soulève des questions de fond sur la gestion et l’affectation des ressources financières mobilisées par le gouvernement. Les auteurs pointent l’absence de clarté autour de 750 milliards de FCFA levés sur les marchés financiers via des Eurobonds, ainsi que plus de 984 milliards FCFA au sein de l’espace UEMOA.

Selon eux, aucune relance sérieuse ne peut être envisagée sans transparence sur les fonds engagés, ni sans concertation avec les acteurs économiques, les partenaires sociaux, et les organismes de régulation comme le FMI. Le duo appelle à une reconstruction de la confiance avec toutes les parties prenantes, condition indispensable à une croissance durable.

Appel à un retour au cadre républicain

Cheikhou Oumar Sy et Théodore Philippe Monteil exhortent Ousmane Sonko à soumettre son plan devant la représentation nationale, afin d’y organiser un débat public, contradictoire et responsable, dans le respect des institutions. Pour eux, le Grand Théâtre ne saurait remplacer l’Assemblée nationale comme lieu du débat budgétaire.

« Une relance économique crédible ne peut naître d’un show politique. Elle doit reposer sur un cadre légal, des chiffres vérifiables, et une vision partagée », concluent-ils.

Alors que l’opinion publique reste partagée entre l’enthousiasme populaire suscité par le discours de Sonko et les alertes institutionnelles, cette sortie des deux anciens députés relance le débat sur la gouvernance économique et la séparation des pouvoirs dans le nouveau contexte politique sénégalais.

La rédaction de la SENTV.info 

- Advertisement -

commentaires
Loading...