Trafic de personnes à Kharakhéna : un réseau de prostitution démantelé par la DNLT à Kédougou
SENTV : Les agents de l’Antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) ont frappé fort dans la lutte contre la traite humaine. Une opération de terrain, minutieusement planifiée, a permis l’interpellation d’une femme au cœur d’un vaste réseau de prostitution transnationale impliquant de jeunes filles originaires du Nigéria.
L’enquête a été déclenchée à la suite d’un renseignement opérationnel faisant état de la présence de jeunes filles, dont des mineures, exploitées sexuellement dans une maison du village de Kharakhéna, localité située dans la région de Kédougou, frontalière du Mali et du Guinée. Ces jeunes femmes, convoyées depuis le Nigéria, y étaient forcées à se prostituer pour rembourser des « frais de voyage » s’élevant à 2 millions de FCFA chacune, versés directement à leur trafiquante.
L’intervention des agents de la DNLT a permis l’arrestation de la principale suspecte à son domicile, ainsi que dix jeunes filles nigérianes, considérées comme victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont découvert deux cartons de préservatifs, sept carnets sanitaires, et surtout dix-sept faux documents, dont des cartes nationales d’identité et de vaccination nigérianes.
Au cours de son audition, la mise en cause a reconnu avoir acheté chacune des jeunes filles pour la somme de 600 000 FCFA au Nigéria, avant d’organiser leur passage au Sénégal avec l’aide de complices basés au Bénin et au Nigéria. Elle a également avoué percevoir les revenus issus de la prostitution pour financer notamment la scolarité de ses enfants, le commerce de sa sœur au Nigéria, et les besoins de sa propre famille.
Les témoignages concordants des jeunes filles recueillies ont mis en lumière un système organisé, impliquant plusieurs intermédiaires dans différentes villes africaines. Ces derniers facilitaient la fabrication de faux papiers, l’hébergement temporaire et le transport clandestin jusqu’au Sénégal, en bus et mototaxi.
Présentée ce 30 juillet à 10h15 au parquet du Tribunal de Grande Instance de Kédougou, la principale suspecte devra répondre des chefs d’association de malfaiteurs, complicité de faux et traite de personnes. Les jeunes filles, quant à elles, ont été confiées au centre d’accueil pour victimes de traite où elles recevront un accompagnement médical, psychologique et juridique.
Cette opération illustre une nouvelle fois la détermination des autorités sénégalaises à éradiquer les réseaux de traite de personnes et à protéger les plus vulnérables, notamment dans les zones frontalières.
La Police nationale invite toute personne disposant d’informations utiles à contacter les numéros gratuits 17 ou 800 00 12 12, et réaffirme son engagement sans faille pour la protection des citoyens et la lutte contre les formes modernes d’esclavage.
La rédaction de la SENTV.info
