SENTV : Dans un communiqué officiel rendu public ce mercredi 6 août 2025, l’Entente SYTJUST – UNTJ a annoncé la suspension de son mot d’ordre de grève, déclenché depuis le 18 juin dernier. Une décision prise dans un esprit d’ouverture, afin de « donner une chance réelle aux négociations » engagées avec les autorités gouvernementales.
Cette suspension temporaire marque un tournant dans le bras de fer engagé depuis plusieurs semaines entre les travailleurs de la justice et l’État, autour de revendications professionnelles et statutaires.
Une accalmie pour relancer le dialogue
Les syndicats réunis au sein de l’Entente, à savoir le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) et l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ), ont justifié leur décision par la volonté d’offrir un climat apaisé propice à des discussions constructives.
Dans leur déclaration, ils précisent :
« L’Entente SYTJUST – UNTJ, fidèle à son engagement en faveur d’une justice équitable et d’un service public performant, a opté pour la suspension du mouvement, afin de favoriser un règlement négocié des points de revendication. »
Cinq semaines de perturbations dans le service public de la justice
Depuis le 18 juin 2025, les greffes, secrétariats de parquet, et autres services administratifs de la justice ont été fortement perturbés par cette grève nationale. De nombreux dossiers ont été retardés, les audiences reportées, et l’accès aux actes judiciaires bloqué dans plusieurs juridictions.
Les revendications des travailleurs portaient essentiellement sur :
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L’application effective du protocole d’accord signé avec l’État
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La régularisation des avancements et reclassements
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Le paiement de diverses indemnités dues
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L’amélioration des conditions de travail dans les juridictions
Le gouvernement appelé à concrétiser ses engagements
Si la suspension du mouvement est saluée par de nombreux acteurs du secteur, les syndicats restent toutefois prudents.
Ils soulignent que cette mesure n’est pas une renonciation, mais une pause stratégique conditionnée à la bonne foi du gouvernement dans les négociations en cours.
« Nous restons mobilisés et vigilants. Cette suspension est temporaire et pourrait être levée si les engagements ne sont pas tenus », a averti un membre du bureau de l’Entente, sous couvert d’anonymat.
Un test pour la gouvernance institutionnelle
Ce geste d’apaisement intervient dans un contexte plus large de réformes de la gouvernance publique impulsées par les nouvelles autorités sénégalaises. Le secteur de la justice, considéré comme un pilier de l’État de droit, est scruté de près par les citoyens, les justiciables et les partenaires internationaux.
En suspendant leur mot d’ordre de grève, le SYTJUST et l’UNTJ lancent un signal fort : celui d’un syndicalisme responsable, soucieux de préserver le service public tout en défendant les intérêts des travailleurs. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, sommé de passer des promesses aux actes. Le sort du dialogue social dans la justice sénégalaise dépendra de la suite que les autorités donneront à cette main tendue.

La rédaction de la SENTV.info