Crise socio-économique : La CDS dénonce une « gestion hasardeuse » des nouvelles autorités

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SENTV : Face à la détérioration du climat économique et social, la Convention des Démocrates et Socialistes (CDS) est sortie de sa réserve pour dénoncer vigoureusement les décisions prises par les nouvelles autorités, qu’elle juge « injustes » et « contre-productives », notamment la suspension des bourses de sécurité familiale, la gestion de la dette publique et les tensions avec le Fonds Monétaire International (FMI).

Dans une déclaration rendue publique ce week-end, la CDS s’insurge contre ce qu’elle qualifie de « rupture brutale du soutien aux couches les plus vulnérables », après l’arrêt du programme des bourses familiales, estimées à 30 milliards de francs CFA par an. Cette aide directe concernait plus de 300 000 ménages sénégalais, pour la plupart situés en zone rurale ou périurbaine.

« Cette suspension a semé le désarroi au sein des populations déjà fragilisées par l’inflation, le chômage et la hausse du coût de la vie. C’est une mesure profondément injuste qui trahit les promesses de justice sociale avancées par les nouvelles autorités », affirme un responsable de la CDS.

Une dette cachée et des justifications jugées insuffisantes

Le gouvernement en place, confronté à des difficultés budgétaires, attribue cette situation à une dette publique « dissimulée » par le précédent régime. Une explication que la CDS balaie d’un revers de main, accusant les dirigeants actuels de se réfugier derrière le legs du pouvoir sortant pour justifier leur incapacité à répondre aux urgences sociales.

Ces accusations ont cependant eu un effet direct : le FMI, partenaire financier clé du Sénégal, a gelé tout nouveau décaissement depuis septembre 2024, exigeant un audit approfondi de la dette. Une décision lourde de conséquences pour un pays dont la stratégie budgétaire repose en partie sur l’appui extérieur.

Tensions sur les marchés et recours aux fonds vautours

Avec la confiance des investisseurs en berne, les agences de notation internationales ont progressivement abaissé la note du Sénégal, aggravant les conditions de financement. Selon la CDS, cette perte de crédibilité a contraint l’État à se tourner vers des prêteurs privés à taux élevés, communément appelés « fonds vautours », pour couvrir les besoins de trésorerie.

« Le ratio d’endettement aurait franchi la barre des 119 % du PIB, un seuil critique pour une économie en développement. C’est une fuite en avant », alerte la CDS, qui redoute une spirale de surendettement à court terme.

Un contexte paradoxal

Cette alerte intervient alors que le Sénégal est officiellement devenu producteur de pétrole et de gaz, un tournant historique censé ouvrir une ère de prospérité. Pourtant, la CDS déplore que ce potentiel énergétique ne se traduise pas encore par une amélioration tangible du quotidien des citoyens.

Dans un climat socio-économique marqué par l’inflation persistante, la montée du mécontentement social et le recul de l’investissement, la sortie médiatique de la CDS illustre une opposition de plus en plus offensive face à un pouvoir qui peine à convaincre, malgré les promesses de rupture et de rigueur.

Le gouvernement n’a, pour l’heure, pas officiellement répondu à ces accusations.

La rédaction de la SENTV.info 

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