Drame en haute mer : au moins 40 morts et 80 disparus après le naufrage d’une pirogue au large de la Mauritanie

0

SENTV : Une nouvelle tragédie de la migration clandestine a frappé les côtes de l’Afrique de l’Ouest. Dans la nuit du mercredi 27 août, une pirogue transportant plus de 130 personnes a fait naufrage au large des côtes mauritaniennes, provoquant un bilan humain déjà lourd : au moins 40 morts et 80 disparus.

Seuls 17 survivants, tous des hommes, ont pu être secourus par les garde-côtes mauritaniens, selon les informations confirmées par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Un départ depuis la Gambie, une destination tragique

L’embarcation de fortune avait quitté la Gambie, dans l’espoir d’atteindre les îles Canaries, porte d’entrée vers l’Europe. À bord, des migrants sénégalais et gambiens, majoritairement des jeunes hommes, fuyant pauvreté, chômage et absence d’opportunités économiques dans leur pays d’origine.

L’embarcation aurait dérivé plusieurs jours en mer avant de couler, dans des conditions encore mal définies. Des témoignages vidéos tournés en Mauritanie montrent des corps sans vie échoués sur une plage, certains déjà en état de décomposition. Les papiers d’identité retrouvés sur plusieurs victimes, notamment un jeune sénégalais originaire de Touba, confirment la présence de nombreux Sénégalais parmi les passagers.

Une route maritime devenue cimetière

La route migratoire Atlantique, qui relie les côtes de l’Afrique de l’Ouest aux Canaries, est aujourd’hui l’une des plus périlleuses au monde. Selon l’ONG Caminando Fronteras, plus de 10 400 migrants ont péri ou disparu en mer en 2024 sur cette seule route.

Pour les cinq premiers mois de 2025, l’organisation a déjà recensé 1 482 décès, bien que ces chiffres restent probablement en dessous de la réalité, de nombreuses pirogues disparues n’ayant jamais été localisées.

Baisse des arrivées, persistance du risque

Malgré une baisse de 46,7 % des arrivées aux Canaries en 2025 (11 883 migrants recensés contre 22 304 à la même période en 2024, selon le ministère espagnol de l’Intérieur), les tragédies en mer ne faiblissent pas. Les candidats à l’exil continuent d’embarquer à bord de pirogues artisanales, sans équipement de navigation, ni protection, à la merci de la météo, des courants et des pannes moteur.

Appel à l’action internationale

Cette nouvelle tragédie met une fois de plus en lumière la nécessité d’une réponse régionale coordonnée. Les ONG et les institutions internationales appellent les gouvernements concernés à renforcer les campagnes de sensibilisation, à lutter contre les passeurs, et à développer des alternatives légales à l’émigration clandestine.

Pendant ce temps, les opérations de recherche continuent, bien que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent avec les heures.

La rédaction de la SENTV.info

- Advertisement -

commentaires
Loading...