SENTV : L’artiste Amidou Djiba, récemment interpellé, a été auditionné à trois reprises par la Section de Recherches de la gendarmerie nationale. Il est suspecté d’avoir tenu des propos à caractère séditieux, notamment à travers un chant perçu par les autorités comme une incitation à la contestation de l’ordre républicain et des symboles de l’État.
L’affaire, révélée par le journal Libération, met en lumière les zones grises entre expression culturelle et discours politique, dans un contexte national toujours sensible sur les questions d’unité territoriale et d’intégrité nationale.
Au cœur de l’enquête : une production artistique de Djiba, qualifiée par les enquêteurs d’“hymne militant” susceptible d’alimenter un discours de défiance à l’égard des institutions de la République. Les propos incriminés, extraits d’un chant en langue locale, auraient été jugés suffisamment ambigus pour motiver l’ouverture d’une enquête.
Selon nos informations, l’artiste a reconnu, lors de ses auditions, des liens de sympathie avec le MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), sans pour autant revendiquer une affiliation militante directe. Il a plaidé le cadre culturel et identitaire de ses déclarations, rejetant toute volonté de subversion ou de déstabilisation.
Les enquêteurs de la SR ont toutefois estimé que ses propos pouvaient être juridiquement requalifiés en atteinte à l’intégrité nationale et en incitation à la rébellion, au regard du contexte politique et sécuritaire dans lequel ils ont été tenus.
Face à ces accusations, Amidou Djiba s’est montré coopératif. Il a exprimé ses regrets, présenté ses excuses, et déclaré qu’il n’avait « jamais eu l’intention de remettre en cause l’autorité de l’État », tout en réitérant son respect pour le Président de la République.
À l’issue de ses auditions, le dossier a été transmis à l’autorité judiciaire, qui devra statuer sur les suites à donner : poursuite pénale, classement sans suite, ou mesure alternative. L’affaire intervient dans un climat où l’État renforce sa vigilance face aux discours perçus comme pouvant raviver des tensions séparatistes, notamment en Casamance.
La rédaction de la SENTV.info