SENTV : Plus de quatorze siècles après sa disparition, l’héritage du Prophète Mohammed (Paix et Salut sur Lui) continue d’inspirer, d’orienter et d’interroger. Fondateur de l’islam, il est aussi un réformateur, un chef d’État, un stratège, un époux, un éducateur et un homme de paix. Portrait d’un homme dont la vie a redéfini l’histoire humaine.
Un orphelin devenu guide spirituel
Né vers l’an 570 à La Mecque, dans la péninsule arabique, Mohammed ibn Abdallah est issu de la tribu des Quraychites, gardiens de la Kaaba. Orphelin très tôt — son père Abdallah meurt avant sa naissance et sa mère Amina décède alors qu’il n’a que six ans —, il est élevé par son grand-père puis son oncle, Abou Talib.
Dès sa jeunesse, Mohammed se distingue par son intégrité. Son honnêteté lui vaut le surnom d’al-Amîn (« le digne de confiance »). Il devient commerçant et gère les affaires d’une riche veuve, Khadija, qui deviendra plus tard son épouse et la première personne à croire en sa mission prophétique.
La Révélation, un tournant spirituel et historique
À l’âge de 40 ans, alors qu’il se retire régulièrement dans la grotte de Hira, Mohammed reçoit la première Révélation par l’ange Jibril (Gabriel). Ce moment marque le début de sa mission prophétique et du Coran, livre sacré des musulmans.
Le message est clair : un Dieu unique, la justice sociale, l’équité, la fin des injustices tribales, et la responsabilisation morale de l’homme face à Dieu. Mais à La Mecque, ce discours dérange. Les notables, hostiles à toute réforme, entrent rapidement en conflit avec lui.
De la persécution à l’État de Médine
Face aux persécutions, Mohammed autorise certains de ses compagnons à émigrer en Abyssinie. En 622, lui-même quitte La Mecque pour Yathrib, qui deviendra Médine. Cet événement — l’Hégire — marque le début du calendrier musulman.
À Médine, il fonde la première communauté islamique (Ummah), bâtie sur une Constitution pionnière, garantissant les droits civils et religieux aux différentes tribus et communautés, y compris juives.
Le chef d’État et le stratège militaire
Au-delà de son rôle religieux, le Prophète devient un véritable homme d’État. Il dirige une communauté naissante, administre la justice, négocie des alliances et mène des campagnes militaires, non sans prôner la retenue, le pardon et la miséricorde.
Parmi les batailles marquantes : Badr, Uhud, et le siège de la Tranchée. Malgré les tensions, il réussira à signer le traité de Hudaybiyyah avec les Quraychites, prélude à la conquête pacifique de La Mecque en 630, où il entre sans effusion de sang et pardonne à ses ennemis.
Un modèle de simplicité et de cohérence
Dans sa vie personnelle, Mohammed se distingue par sa sobriété, son sens du service et sa bienveillance. Il partage les tâches ménagères, dort sur une natte, console les faibles et conseille les puissants. Ses sermons comme ses silences étaient sources d’enseignement.
À travers son comportement, il a incarné les valeurs qu’il prônait : justice, compassion, patience, dignité, droiture.
Décès et héritage
Le Prophète Mohammed s’éteint en 632, à Médine, après avoir accompli son dernier pèlerinage. Il laisse derrière lui non seulement un message spirituel et un texte fondateur – le Coran – mais aussi un modèle de gouvernance, de justice sociale et de paix.
Aujourd’hui, plus d’1,9 milliard de musulmans à travers le monde se réfèrent à son exemple, appelé la Sounna, en complément du Coran. Son message, ancré dans une époque donnée, continue d’inspirer des réflexions contemporaines sur l’éthique, le vivre-ensemble et la quête de sens.
Un legs au-delà des croyants
Figure centrale de l’islam, Mohammed est également étudié par des historiens, des philosophes et des sociologues comme un acteur de transformation sociale radicale. Son impact dépasse le cadre religieux : il a marqué l’histoire du droit, de la diplomatie, de l’éducation et de la spiritualité universelle.
Par la rédaction de la SENTV.info
