Kaolack – Propos polémiques : Fadilou Keïta dans le viseur des ex-détenus politiques

0

SENTV : Une nouvelle tension politique secoue la région de Kaolack. Fadilou Keïta, directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), est au centre d’une vive polémique après avoir déclaré, lors d’une récente intervention publique, que « le statut de détenu politique n’existe pas au Sénégal ». Des propos jugés choquants et provocateurs par la Coordination Départementale des Ex-détenus Politiques de Kaolack (CODEPS/Kaolack), qui a immédiatement réagi à travers un communiqué incendiaire.

Une « trahison » pour les ex-prisonniers politiques

Dans son texte diffusé ce week-end, le CODEPS/Kaolack ne mâche pas ses mots. L’organisation parle de « trahison », « négation des souffrances vécues », et « déni de la vérité historique ». Les responsables de la coordination rappellent que le statut de détenu politique est officiellement reconnu, notamment par la loi d’amnistie n° 2024-09 du 13 mars 2024, adoptée suite aux événements ayant marqué la période post-2021, ainsi que par l’arrêté ministériel n° 017450 du 30 juillet 2024, qui précise les modalités de cette reconnaissance.

Un malaise grandissant au sein de l’ex-opposition

La sortie de Fadilou Keïta soulève un débat plus large au sein de la mouvance issue du parti Pastef. Le CODEPS dénonce une attitude de reniement de la part de plusieurs responsables politiques aujourd’hui en poste, qui « ont jadis fait des ex-détenus des symboles de la résistance, pour mieux les oublier une fois au pouvoir ».

Ces accusations jettent une lumière crue sur les tensions internes qui agitent certains cercles de l’actuel gouvernement, accusé de s’éloigner de ses engagements initiaux, notamment sur les questions de justice, de mémoire et de réhabilitation.

Des séquelles toujours présentes

Au-delà de la querelle politique, le collectif insiste sur la réalité des souffrances endurées. Séquelles physiques, traumatismes psychologiques, stigmatisation sociale : les ex-détenus affirment vivre encore les conséquences de leur passage en prison.

« Faire comme si ces blessures n’existaient pas, c’est prolonger la violence institutionnelle que nous avons subie », déclare un membre du CODEPS, joint par notre rédaction.

Un engagement renouvelé pour la mémoire et la justice

Malgré l’amertume, les ex-prisonniers réaffirment leur volonté de poursuivre le combat pour la reconnaissance et la réparation. Dans leur communiqué, ils annoncent des actions à venir pour défendre leur cause et interpeller l’opinion publique.

« Nous n’accepterons jamais d’être réduits au silence ou à l’oubli. Nous dénoncerons, sans complaisance, imposteurs, hypocrites et traîtres, quel que soit leur bord politique », martèle la coordination.

Vers une clarification politique nécessaire

À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté de Fadilou Keïta ni de la direction du Pastef, désormais engagé dans une phase de reconstruction après une année de transition complexe. Mais cette polémique pourrait raviver un débat national sur le traitement réservé aux anciens détenus politiques, dans un pays encore marqué par les crises sociopolitiques de la décennie écoulée.

La rédaction de la SENTV.info 

- Advertisement -

commentaires
Loading...