SENTV : L’affaire du Parc des Technologies Numériques (PTN) de Diamniadio continue de dévoiler ses ramifications. Un vent de scandale souffle désormais sur l’un des projets phares du hub technologique sénégalais, avec à la clé une information judiciaire ouverte par le parquet financier pour détournement de deniers publics, complicité de détournement et blanchiment de capitaux portant sur la somme colossale de 1,476 milliard de francs CFA.
Au cœur de cette affaire : Amy Samaké, cheffe d’entreprise et adjudicataire du marché lié à l’aménagement du site du PTN, mais aussi un ancien coordonnateur du parc et le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de tutelle. Le parquet a requis le mandat de dépôt pour les deux premiers, et le placement sous bracelet électronique pour le DAGE, en attendant que le juge Babacar Diop, du troisième cabinet financier, tranche.
Le contrat litigieux portait sur un marché public de 2 milliards de francs CFA, intégralement payé avant même le démarrage des travaux. Or, une expertise technique de l’AGEROUTE est venue jeter un pavé dans la mare : selon ses estimations, seuls 500 millions de francs CFA auraient effectivement été investis sur le terrain.
Cette discordance majeure entre les montants déboursés et les réalisations constatées a immédiatement attiré l’attention du parquet financier, qui a accéléré la cadence de l’enquête. Le magistrat instructeur a depuis procédé à plusieurs auditions, tandis que les personnes mises en cause attendent désormais leur éventuel inculpation formelle ou libération, prévue ce jeudi 18 septembre, à l’issue d’un retour de parquet.
Selon des sources proches du dossier, Amy Samaké aurait proposé de verser une caution, dans l’objectif d’éviter la détention provisoire. Une demande qui reste à l’appréciation du juge instructeur, dans un contexte où le parquet semble décidé à faire de ce dossier un exemple de lutte contre l’impunité financière.
Les observateurs soulignent l’importance stratégique du PTN de Diamniadio, projet vitrine du numérique sénégalais, censé accueillir startups, administrations, infrastructures de cloud et services digitaux. La révélation d’un possible détournement de fonds à ce niveau vient donc fragiliser la confiance du public dans la gouvernance des projets d’envergure.
Alors que la justice poursuit son travail, plusieurs voix s’élèvent pour exiger transparence et reddition des comptes, dans un pays où les dossiers de mauvaise gestion publique restent trop souvent sans suite. Pour l’heure, les autorités restent discrètes, mais en interne, le ministère du Numérique aurait engagé un audit parallèle sur l’ensemble des contrats liés au PTN.
La rédaction de la SENTV.info