Barthélémy Dias face à la Cour suprême : l’heure de vérité pour la mairie de Dakar

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SENTV : Le sort politique de Barthélémy Dias, ex-maire de la capitale sénégalaise, est désormais entre les mains de la Cour suprême. Révoqué en décembre dernier à la suite de sa condamnation définitive dans l’affaire de la mort de Ndiaga Diouf (survenue en 2011), le leader de Sénégal Bi Ñu Bokk joue une carte décisive ce jeudi 18 septembre, dans l’espoir de réintégrer la mairie de Dakar.

L’ancien édile a introduit un recours en annulation contre le décret présidentiel mettant fin à ses fonctions. Si la Haute juridiction lui donne raison, il pourrait reprendre le fauteuil de maire perdu neuf mois plus tôt. Dans le cas contraire, son successeur, Abass Fall, élu maire le 25 août 2025 sous la bannière Pastef, restera en poste jusqu’à la fin du mandat municipal, prévue en 2027.

Le bras de fer institutionnel oppose deux camps : d’un côté, Barthélémy Dias, qui estime sa révocation injuste et précipitée, malgré une condamnation définitive confirmée par la Cour suprême elle-même en 2023 ; de l’autre, ses successeurs et adversaires politiques, qui rappellent que la loi interdit à toute personne condamnée pour crime de continuer à occuper une fonction élective.

Après avoir essuyé un premier revers en référé, lorsque la Cour suprême a refusé de suspendre l’élection de son successeur, Dias espère aujourd’hui remporter la bataille de fond. En cas de victoire juridique, il pourrait marquer un retour politique spectaculaire.

L’enjeu dépasse la seule mairie de Dakar. La décision de la Cour suprême pourrait faire jurisprudence en matière de statut des élus condamnés. Elle aura également un poids politique considérable dans un contexte où l’opposition, notamment les ex-alliés de la coalition Yewwi Askan Wi, cherche à se recomposer face au nouveau pouvoir.

Pour Abass Fall, ce verdict est également capital. Celui qui incarne la jeune garde de Pastef et le prolongement local de la victoire présidentielle d’Ousmane Sonko en 2025, pourrait se voir conforté dans son poste, ou au contraire, devoir céder sa place à un rival historique.

Les juges de la Cour suprême sont attendus ce jeudi pour trancher un contentieux qui tient en haleine les Dakarois et une bonne partie de la classe politique nationale. En attendant, Barthélémy Dias retient son souffle, tout comme ceux qui voient en lui une figure de la résistance contre ce qu’il qualifie de “manœuvres judiciaires à visée politique”.

La rédaction de la SENTV.info

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