Réforme fiscale : Cheikh Diba veut une fiscalité “juste et souveraine” pour financer le Sénégal de 2050
SENTV : Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, était ce jeudi face aux députés pour défendre le projet de loi portant Code général des impôts (CGI). Une réforme d’envergure, présentée comme une des clés de voûte du Plan de Redressement Économique et Social (PRES), lui-même adossé à l’Agenda Sénégal 2050.
Le texte, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, prévoit notamment une taxation ciblée sur les nouvelles formes de consommation et de transfert de richesses : transferts d’argent, véhicules importés, jeux de hasard, alcool, tabac, entre autres. Objectif affiché : mobiliser davantage de ressources internes pour financer les ambitions du pays, tout en corrigeant certains comportements jugés à risque pour la santé publique et la stabilité sociale.
Selon Cheikh Diba, cette refonte du Code fiscal s’inscrit dans une vision de souveraineté économique, fondée sur la justice sociale et la transparence dans la gestion des finances publiques.
« Le financement du PRES repose essentiellement sur une mobilisation accrue des ressources endogènes. Il nous faut aller chercher ces ressources là où elles se trouvent, notamment dans les niches fiscales encore sous-exploitées », a-t-il déclaré devant les parlementaires.
Le ministre a également mis l’accent sur la croissance des transactions numériques, qui représentent désormais une part significative des flux financiers au Sénégal. Un secteur encore peu régulé fiscalement, mais qui offre, selon lui, un fort potentiel contributif.
Outre les enjeux budgétaires, le projet de loi revêt une dimension de régulation sociale. L’État souhaite désormais s’appuyer davantage sur la fiscalité comportementale, un outil déjà utilisé dans de nombreux pays, notamment dans la taxation des jeux de hasard, de l’alcool et du tabac.
La Commission des Finances et du Contrôle budgétaire a ainsi souligné que la réforme permettra d’agir sur certains « comportements à risque » tout en générant des recettes supplémentaires. Cette approche s’inscrit dans une logique de prévention et de santé publique, mais suscite déjà des interrogations sur son impact social, notamment chez les populations les plus vulnérables.
Le vote du projet de loi est prévu ce jeudi après-midi. En cas d’adoption, il marquera une étape majeure dans la modernisation du système fiscal sénégalais, avec une attention renouvelée portée à l’équité fiscale, à la digitalisation de l’économie et à la transparence dans la gestion des ressources publiques.
Pour le gouvernement, il s’agit d’un test grandeur nature de sa capacité à mettre en œuvre les réformes annoncées dans la vision « Sénégal 2050 », alors que les attentes sociales et économiques restent particulièrement élevées dans un contexte post-électoral.
La rédaction de la SENTV.info