Affaire Waly Seck Amadou Sall : une Rolls Royce, un chèque, et une affaire d’État en toile de fond

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SENTV : L’affaire secoue autant les milieux artistiques que politiques : Waly Seck, chanteur adulé par le public sénégalais, a été inculpé pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. L’origine de cette procédure judiciaire ? Une luxueuse Rolls Royce et une transaction financière avec Amadou Sall, fils de l’ancien Président Macky Sall, épinglée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Le doyen des juges d’instruction a toutefois accordé à l’artiste une liberté provisoire, contre le paiement d’une caution de 210 millions de francs CFA. Une somme qui illustre l’ampleur de cette affaire mêlant célébrité, politique et soupçons de circuits financiers opaques.

Tout commence avec une enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC), suite à un signalement de la CENTIF sur une transaction bancaire jugée suspecte. Waly Seck est convoqué et entendu au sujet d’un chèque provenant de Woodrose Investment, une société liée à Amadou Sall.

Devant les enquêteurs, le chanteur ne nie pas : il a bien encaissé le chèque, tiré sur la NSIA Banque, correspondant selon lui au paiement d’une Rolls Royce vendue à Amadou Sall. Le véhicule de luxe avait été acquis par Waly Seck aux États-Unis, puis importé au Sénégal.

Selon le journal Le Témoin, Waly Seck a remis à la DIC plusieurs pièces justificatives : facture d’achat, carte grise étrangère, déclaration de douane, certificat de mise à la consommation… Il affirme également avoir dédouané la voiture pour un montant de 40 millions de francs CFA. Une étape réglementaire qui tend à prouver, selon sa défense, la légalité de l’importation.

L’artiste précise qu’il a utilisé le véhicule pendant plus d’un an avant de le céder à Amadou Sall, en avril 2023. Toutefois, des interrogations persistent concernant la mutation de la propriété du véhicule. Waly Seck aurait déclaré que la formalité relevait du nouvel acquéreur, et qu’il ignore au nom de qui la voiture est actuellement immatriculée au Sénégal.

La situation prend une dimension plus sensible du fait de l’identité de l’acheteur présumé : Amadou Sall, fils de l’ancien président de la République. Bien que son implication directe n’ait pas été juridiquement établie à ce stade, la transaction a attiré l’attention des autorités financières et judiciaires.

Le nom d’Amadou Sall, déjà associé à diverses structures d’investissement, suscite un intérêt particulier pour les enquêteurs, dans un contexte où le Sénégal affiche sa volonté de renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux et l’enrichissement illicite.

L’inculpation de Waly Seck ne signifie pas sa culpabilité, mais le place désormais au cœur d’une instruction judiciaire qui pourrait durer plusieurs mois. Les avocats de l’artiste, de leur côté, assurent qu’il n’y a eu aucune intention frauduleuse, et que leur client a simplement effectué une vente privée et déclarée d’un bien personnel. Ils annoncent vouloir prouver l’origine licite des fonds perçus.

L’affaire Waly Seck dépasse le simple cadre d’une transaction automobile. Elle soulève des questions sur les circuits financiers, les contrôles réglementaires, et le mélange des sphères artistiques, politiques et économiques. En attendant la suite de la procédure, l’opinion publique reste suspendue à l’évolution d’un dossier où luxe et justice s’entremêlent.

La rédaction de la SENTV.info

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