SENTV : La région de Saint-Louis est en état d’alerte sanitaire après la détection de plusieurs cas confirmés de fièvre de la Vallée du Rift, dont quatre décès recensés sur sept cas signalés. Face à cette situation préoccupante, le gouverneur Al Hassane Sall a convoqué, ce jeudi 24 septembre, une réunion d’urgence avec les acteurs de la santé, de l’élevage, de la sécurité civile, ainsi que les représentants des communautés locales.
« Il était impératif de coordonner rapidement une riposte structurée afin d’enrayer la progression de la maladie », a affirmé le gouverneur en marge de la rencontre.
La fièvre de la Vallée du Rift, zoonose virale transmise à l’homme par les moustiques ou le contact avec du bétail infecté, représente une menace grave pour la santé publique et l’économie pastorale, notamment dans les zones rurales du Nord. La maladie affecte aussi bien l’homme que les animaux, avec un impact direct sur l’élevage : avortements massifs chez les femelles, pertes économiques, restrictions de mouvement du bétail, etc.
L’objectif de la réunion : définir un plan d’action régional intégré axé sur cinq volets clés :
La prévention (distribution de moustiquaires, protection du bétail), La prise en charge médicale rapide des cas suspects, La pulvérisation massive des zones à risque,
La sensibilisation communautaire dans les zones rurales,
Et surtout, la coordination interrégionale, notamment avec la région de Louga, voisine immédiate.
« Un des cas mortels venait d’un village proche de Sakal, dans la région de Louga. Cela confirme que nous devons anticiper une éventuelle propagation hors de Saint-Louis », a averti le gouverneur.
Connue pour émerger en période de fortes pluies et dans des zones à forte densité animale, la fièvre de la Vallée du Rift est souvent sous-estimée dans son potentiel épidémique. L’épidémie actuelle survient à un moment critique, à quelques jours de la rentrée scolaire, ce qui pousse les autorités à accélérer la riposte afin d’éviter une extension aux zones urbaines.
Les services vétérinaires et de santé publique ont été mis en alerte. Des équipes de surveillance épidémiologique sont actuellement déployées dans les zones à risque. Des campagnes de désinsectisation sont également prévues pour limiter la prolifération des moustiques vecteurs.
La réussite du dispositif dépend aussi de l’adhésion des populations locales, ont rappelé les autorités. Chefs de village, leaders religieux, éleveurs et associations communautaires seront mis à contribution pour faciliter la circulation de l’information et encourager la déclaration rapide des cas suspects.
Le ministère de la Santé, en collaboration avec le ministère de l’Élevage, a par ailleurs annoncé l’activation du Plan national de riposte aux zoonoses prioritaires, déjà testé lors de précédentes épidémies (Rift, fièvre jaune, dengue).
Qu’est-ce que la fièvre de la Vallée du Rift ?
Origine : Virus identifié pour la première fois au Kenya en 1931. Transmission : Par piqûre de moustique infecté ou contact direct avec des animaux infectés.
Symptômes : Fièvre, douleurs musculaires, nausées. Dans les cas graves : hémorragies, atteintes oculaires, encéphalites.
Létalité : 1 à 2 % des cas humains, mais avec des complications graves possibles.
Animaux touchés : Principalement les bovins, ovins et caprins.
La rédaction de la SENTV.info