Accusée d’incitation à la haine ethnique, Ngoné Saliou Diop visée par plusieurs plaintes de la communauté Pulaar
SENTV : Une vive controverse secoue l’espace public sénégalais après des propos jugés offensants à l’égard de la communauté Pulaar, tenus par la journaliste et animatrice digitale Ngoné Saliou DIOP. Ses déclarations, formulées en wolof lors d’une émission diffusée le 30 septembre sur la plateforme numérique Sans Limites, ont suscité une vague d’indignation, culminant ce jeudi par le dépôt de plusieurs plaintes judiciaires.
Des propos jugés « injurieux et discriminatoires »
Le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale, appuyé par les organisations ARP/Tabital Pulaagu Senegaal, Kisal Deeyirde Pulaagu et le Mouvement des Élèves et Étudiants Foulbés (MEEF), a saisi le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. La journaliste est poursuivie pour injures publiques, diffamation, insultes par voie électronique et discours contraire aux bonnes mœurs, à la suite de ses propos visant les « Diawando », un sous-groupe reconnu de la communauté Pulaar.
Dans un communiqué conjoint, les plaignants dénoncent des paroles d’« extrême gravité », accusant la journaliste de porter atteinte à l’unité nationale et d’alimenter des sentiments hostiles à l’encontre d’une frange de la population. Pour eux, il s’agit d’une incitation à la haine ethnique qui, si elle reste impunie, pourrait créer un précédent dangereux dans un pays historiquement marqué par sa diversité culturelle et linguistique.
Appel à une réponse judiciaire ferme
Le collectif souligne que ces faits contreviennent aux dispositions de l’article 5 de la Constitution sénégalaise, qui interdit formellement toute forme de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, ainsi que toute propagande régionaliste. Ils demandent aux autorités une réaction énergique et exemplaire, jugeant impératif de « sévir avec diligence et fermeté » pour protéger la cohésion sociale et prévenir toute forme de fracture communautaire.
Cette affaire soulève également des interrogations plus larges sur la responsabilité des acteurs médiatiques à l’ère des plateformes numériques, où les propos peuvent rapidement devenir viraux. Plusieurs observateurs appellent à un renforcement de l’éthique journalistique, notamment sur les médias digitaux, afin d’éviter la propagation de discours susceptibles de compromettre le vivre-ensemble.
Pour l’heure, Ngoné Saliou Diop n’a pas officiellement réagi aux accusations. Mais le débat est désormais lancé, tant sur le terrain judiciaire que dans l’opinion publique, sur les limites de la liberté d’expression face à la nécessité de préserver l’unité nationale dans un contexte socio-politique déjà sensible.
La rédaction de la SENTV.info