SENTV : Le Médiateur de la République, Demba Kandji, a lancé une alerte solennelle sur les dysfonctionnements persistants de l’état civil au Sénégal, lors d’une rencontre organisée à Diourbel pour présenter le rapport annuel 2023-2024 de son institution.
Devant les autorités administratives, des relais communautaires et des acteurs locaux, l’ancien magistrat a exprimé son inquiétude face à la gravité de la situation, évoquant des cas de numéros d’état civil attribués en double, des irrégularités dans les registres, et une gestion approximative des actes officiels, notamment les actes de naissance.
« À Diourbel, comme dans d’autres régions, on m’a signalé des problèmes liés à la mauvaise gestion de l’état civil. Le même numéro est parfois attribué à plusieurs personnes, ce qui met en insécurité notre vie ensemble et compromet la scolarisation des enfants », a-t-il déploré.
Ces irrégularités, selon le Médiateur, ne sont pas de simples erreurs administratives : elles fragilisent les droits fondamentaux, notamment l’accès à l’éducation, aux services sociaux et à la citoyenneté. Pour certains enfants, ne pas figurer correctement dans les registres d’état civil signifie l’impossibilité d’être scolarisé, de passer des examens officiels ou d’être inscrit dans les fichiers de protection sociale.
Dans ce contexte, Demba Kandji a annoncé l’organisation prochaine d’une journée de réflexion dédiée à l’état civil, ici même à Diourbel, en collaboration avec les services compétents, les collectivités territoriales et les acteurs communautaires. Les conclusions de cette rencontre seront transmises aux autorités centrales.
Un bureau du Médiateur en projet à Diourbel
Par ailleurs, le Médiateur a annoncé l’ouverture imminente d’un bureau local à Diourbel, afin de rapprocher l’institution des citoyens, faciliter le dépôt de réclamations et assurer un meilleur suivi des plaintes administratives.
Cette rencontre de proximité a également permis aux participants de faire entendre diverses doléances : valorisation des relais communautaires, conditions de travail des enseignants dits « décisionnaires », difficultés rencontrées par les conducteurs de motos Jakarta, litiges fonciers, abus dans les contrôles de sécurité, et lutte contre les violences basées sur le genre.
Demba Kandji s’est engagé à relayer fidèlement ces préoccupations auprès des plus hautes autorités de l’État. « Nous sommes le lien entre l’administration et les citoyens. Il est essentiel que chaque voix soit entendue, surtout quand il s’agit de justice sociale et de services publics essentiels », a-t-il conclu.
L’adjoint au gouverneur de Diourbel, Djibril Diop, a salué l’initiative, soulignant que cette démarche de terrain contribue à renforcer la culture de la médiation et de la redevabilité publique.
La rédaction de la SENTV.info