Le Sénégal rejette la dégradation de sa note financière par Moody’s

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SENTV : Le gouvernement sénégalais a vivement réagi à la décision de l’agence de notation Moody’s d’abaisser la note souveraine du pays, la faisant passer de B3 à Caa1. Dans un communiqué publié ce samedi, le ministère sénégalais des Finances et du Budget fustige une décision « subjective et biaisée », affirmant qu’elle ne reflète ni les fondamentaux économiques actuels ni les efforts structurels déployés pour assurer la soutenabilité des finances publiques.

La dégradation de la note, tout en conservant une perspective stable, est perçue par Dakar comme un signal injustement négatif envoyé aux investisseurs internationaux, en dépit des réformes en cours. Le ministère dénonce des évaluations « prématurées », basées sur des « sources non dévoilées » et des critères « partiels ».

« De telles initiatives hasardeuses viennent confirmer la ligne de conduite douteuse de Moody’s envers le Sénégal depuis plusieurs mois », précise le communiqué.

Moody’s justifie généralement ce type de notation par une dégradation des indicateurs de risque souverain, notamment le poids de la dette, l’instabilité budgétaire ou l’incertitude politique. Toutefois, les autorités sénégalaises mettent en avant une série d’indicateurs positifs :

Une exécution budgétaire maîtrisée : à fin juin 2025, le déficit s’élevait à 588 milliards FCFA, en ligne avec l’objectif annuel de 7,8 % du PIB, et devant reculer à 5,0 % en 2026.

Une mobilisation diversifiée des financements, notamment à travers des émissions réussies sur le marché régional de l’UEMOA et l’intérêt renouvelé de banques internationales.

Des perspectives de croissance robustes, soutenues par le développement du secteur gazier (notamment le projet Grand Tortue Ahmeyim), l’adoption récente d’un nouveau Code des investissements et des réformes fiscales en profondeur.

Le Plan de Redressement Économique et Social en toile de fond

Lancé pour faire face aux défis post-COVID et aux tensions géopolitiques mondiales, le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) structure l’action économique du gouvernement. Parmi ses leviers : la refonte du Code général des impôts, la rationalisation des dépenses publiques et la stimulation de l’investissement productif.

Dakar rappelle également que le Sénégal respecte jusqu’ici tous ses engagements auprès de ses partenaires financiers, y compris dans le cadre des programmes soutenus par le FMI, dont le dernier décaissement remonte à août 2025, à hauteur de 216 millions de dollars, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC).

En conclusion, le ministère invite Moody’s à « davantage de rigueur et de responsabilité », tout en exhortant les investisseurs à s’appuyer sur des « données fiables et des analyses équilibrées ».« Le Sénégal demeure confiant dans la solidité de son économie et dans sa trajectoire de croissance », insiste le communiqué.

La rédaction de la SENTV.info

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