Prix des billets en hausse pour Sénégal–Mauritanie : la FSF invoque la sécurité, les supporters dénoncent une exclusion
SENTV : À trois jours du match Sénégal–Mauritanie comptant pour la dernière journée des éliminatoires africaines du Mondial 2026, la polémique enfle autour de la hausse des prix des billets. Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Abdoulaye Fall, a tenté de désamorcer les critiques en invoquant des raisons de sécurité, mais ses explications n’ont pas apaisé une partie des supporters.
Prévu le 14 octobre au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, ce match revêt une importance particulière pour les « Lions de la Teranga », déjà qualifiés mais désireux de terminer en tête de leur groupe. Cependant, ce ne sont pas les enjeux sportifs qui attirent l’attention ces derniers jours, mais bien la tarification revue à la hausse des billets.
Selon les informations recueillies, certaines catégories de billets ont vu leurs prix doublés voire triplés par rapport aux rencontres précédentes. Une situation qui a immédiatement provoqué une levée de boucliers sur les réseaux sociaux, où les critiques fusent contre la Fédération, accusée de privilégier des considérations financières au détriment de l’accès populaire au football.
Interrogé par Dsports, Abdoulaye Fall a défendu cette décision en la justifiant par des impératifs sécuritaires :
« Nous avons augmenté les billets pour éviter les débordements. Un prix de 1.000 FCFA attire une très forte affluence, difficile à maîtriser. Cela crée des risques en termes de sécurité que nous ne pouvons plus ignorer », a-t-il expliqué.
Le président de la FSF souligne que le Stade Abdoulaye Wade, qui peut accueillir plus de 50.000 spectateurs, nécessite une gestion rigoureuse des flux pour éviter les scènes de désordre observées lors de précédents matchs.
Malgré ces arguments, de nombreux fans ne décolèrent pas. Sur X (ex-Twitter), Facebook et dans plusieurs forums sportifs, les appels au boycott du match se multiplient. Certains supporters dénoncent une décision « antisociale », pointant du doigt l’impact sur les couches les plus modestes, traditionnellement très présentes dans les gradins.
« Ce match devrait être une fête nationale, pas un événement réservé aux plus aisés », écrit un internaute, relayant une opinion largement partagée dans la sphère sportive.
Le débat relance une question récurrente dans le football africain : comment concilier exigences de sécurité, rentabilité des événements et accessibilité populaire ? Si l’argument sécuritaire est recevable dans un contexte marqué par des incidents dans plusieurs stades africains ces dernières années, la méthode de communication de la FSF et le manque d’anticipation semblent avoir alimenté la frustration.
Ce match, au-delà de son enjeu sportif modéré pour le Sénégal, est aussi un test pour la Fédération, souvent critiquée pour son manque de transparence dans la gestion des grandes rencontres. Dans un contexte où le football reste l’un des rares espaces de communion nationale, la perception d’une rupture entre les dirigeants et le public est loin d’être anodine.
La rédaction de la SENTV.info