Diffusion de fausses nouvelles : Pape Mahawa Diouf échappe à la prison ferme, l’ASER déboutée

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SENTV : Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu, ce lundi matin, son verdict dans l’affaire opposant le porte-parole adjoint de l’Alliance Pour la République (APR), Pape Mahawa Diouf, au ministère public et à l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER). Le responsable politique a été condamné à un mois de prison avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles, une peine légère qui lui a permis de recouvrer immédiatement la liberté, après près de deux semaines de détention provisoire.

Lors de l’audience tenue en début de semaine, le parquet avait requis six mois de prison, dont trois mois ferme, assortis d’une amende de 300 000 francs CFA, ainsi que la publication du jugement aux frais du prévenu. Le tribunal a finalement écarté ces réquisitions jugées sévères, prononçant une peine symbolique avec sursis, reconnaissant toutefois la culpabilité du prévenu.

Pape Mahawa Diouf avait été placé sous mandat de dépôt le 2 octobre, à la suite d’une sortie médiatique jugée « mensongère » par les autorités judiciaires, en lien avec un dossier sensible portant sur la gestion des ressources publiques.

Dans cette affaire, l’ASER, qui estimait avoir été gravement diffamée par les propos du responsable politique, avait formulé une demande de 200 millions de FCFA en dommages et intérêts. Une requête déclarée irrecevable par le tribunal, au motif que l’agence ne remplissait pas certaines conditions de recevabilité dans le cadre de la procédure pénale engagée.

Cette décision met un coup d’arrêt aux prétentions civiles de l’ASER, qui pourrait toutefois envisager une action distincte au civil si elle souhaite obtenir réparation.

La condamnation, bien que symbolique, intervient dans un contexte politique tendu, où les propos tenus par des figures de l’opposition comme de la majorité sont régulièrement scrutés et parfois sanctionnés par la justice. Pape Mahawa Diouf, ancien directeur général de la RTS et cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar, s’était récemment fait remarquer par ses critiques publiques à l’endroit du nouveau gouvernement.

À sa sortie du tribunal, ses avocats ont salué « une décision mesurée, qui rétablit leur client dans sa dignité », tout en dénonçant « une détention préventive injustifiée ».

Cette affaire relance le débat sur la judiciarisation des discours politiques au Sénégal, notamment en ce qui concerne la frontière entre liberté d’expression et diffusion de fausses informations. Si le tribunal a tenu à sanctionner la diffusion d’éléments considérés comme mensongers, la peine avec sursis et l’irrecevabilité de la constitution de partie civile peuvent être interprétées comme un signal d’équilibre, dans un environnement où les tensions entre pouvoir, opposition et presse sont particulièrement vives.

La rédaction de la SENTV.info

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