SENTV : Dans un tournant attendu du dossier judiciaire visant Aliou Sall, frère de l’ancien président Macky Sall, et son épouse Aïssata Sall, le juge Idrissa Diarra, président du collège des juges d’instruction du pool judiciaire financier, a signé l’ordonnance validant leur offre de cautionnement. Le couple avait proposé un montant de 240 millions de FCFA à titre de caution solidaire, une somme désormais consignée à la Caisse des Dépôts et Consignations, selon leur conseil, Me El Hadji Diouf.
Cette décision ouvre la voie à un possible élargissement d’Aliou Sall et de son épouse, interpellés dans le cadre d’une enquête pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs. Leur libération pourrait intervenir sous contrôle judiciaire ou liberté provisoire, en attendant la suite de la procédure.
L’affaire trouve son origine dans un signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Cette dernière avait relevé des flux financiers jugés suspects, notamment autour d’une transaction immobilière impliquant une Société civile immobilière (SCI). Dans le viseur des enquêteurs : des opérations jugées irrégulières autour de la vente d’un terrain, qui auraient pu servir à dissimuler des fonds d’origine illicite.
Sur la base de ce rapport, le magistrat instructeur avait sollicité une délégation judiciaire, confiée à la Division des investigations criminelles (DIC), qui a procédé à l’interpellation du couple il y a plusieurs jours. L’enquête est en cours et pourrait aboutir à des inculpations dans les prochaines heures.
L’affaire Aliou Sall reste particulièrement sensible dans le contexte post-électoral sénégalais. Ancien maire de Guédiawaye, ex-directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, son nom est régulièrement cité dans plusieurs controverses financières. Cette procédure judiciaire relance le débat sur la reddition des comptes promise par le nouveau régime.
Pour l’heure, la caution acceptée ne signifie pas la fin des poursuites, mais elle marque un jalon important dans la procédure, en attendant les interrogatoires au fond et les décisions ultérieures du juge d’instruction.
La rédaction de la SENTV.info