SENTV : Face à la persistance des soupçons de « dette cachée » formulés à l’encontre du régime de l’ex-Président Macky Sall, la riposte de l’Alliance pour la République (APR) ne s’est pas fait attendre. Hamidou Anne, coordinateur de la Cellule d’analyses et de prospective du parti, a tenu à clarifier la position de son camp dans un entretien accordé à L’Observateur.
Il y dénonce une « entreprise de manipulation politique », orchestrée selon lui pour discréditer l’ancien pouvoir. L’ancien conseiller de Macky Sall réfute catégoriquement l’existence d’une dette non déclarée sous l’ancien régime, soulignant que « le Sénégal n’a jamais été en défaut de paiement » et que « tous les créanciers sont identifiés ».
S’il se garde de toute confrontation directe avec le Fonds monétaire international (FMI) – qualifié de « partenaire stratégique » –, Hamidou Anne rappelle une nuance importante :
« Le Fonds ne peut ni confirmer ni infirmer des informations que les autorités souveraines d’un pays lui fournissent. »
Une manière de remettre en question la portée des allégations attribuées au FMI dans les médias, sans pour autant nier le rôle central de l’institution dans la surveillance économique du pays.
Pour démonter les accusations, l’APR affirme avoir élaboré un contre-rapport détaillé, chiffré, et reposant sur des éléments comptables vérifiables. Ce document entend démontrer qu’aucune dette parallèle n’aurait pu être contractée à l’insu des institutions de contrôle, nationales ou internationales.
Hamidou Anne pousse plus loin en interpellant l’administration actuelle :
« L’État doit nous dire par quel mécanisme un pays paie sa dette, mais la cache en même temps à l’administration et aux partenaires techniques et financiers. »
Autre point soulevé par le responsable apériste : les deux lettres adressées par Macky Sall, respectivement au ministre des Finances et au président de la Cour des comptes, seraient restées sans réponse officielle à ce jour. Une absence de retour que Hamidou Anne qualifie d’« inacceptable », compte tenu de la gravité des faits reprochés.
La polémique intervient dans un climat politique marqué par la réévaluation de l’héritage économique de l’ancien régime. Le gouvernement actuel, en quête de transparence, a promis de faire toute la lumière sur les finances publiques. Mais du côté de l’APR, on parle d’un procès politique alimenté par des lectures biaisées de données budgétaires.
La rédaction de la SENTV.info