Dette publique : Thierno Alassane Sall pointe les failles internes et valide la demande d’audit de Macky Sall

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SENTV : Dans une sortie remarquée relayée par L’Observateur, le député Thierno Alassane Sall a apporté un éclairage nuancé sur la polémique autour de la « dette cachée » évoquée par le Fonds monétaire international (FMI). Loin de se joindre à la stigmatisation systématique du pouvoir sortant, le président du parti République des Valeurs a préféré recentrer le débat sur les responsabilités internes et institutionnelles.

Pour Thierno Alassane Sall, l’actuelle crispation autour de la dette publique révèle surtout un grave dysfonctionnement des organes de contrôle nationaux, notamment la Cour des comptes. « Comment comprendre qu’après avoir certifié les comptes pendant des années, elle découvre aujourd’hui une dette cachée ? », s’interroge l’ancien ministre de l’Énergie.

Cette contradiction institutionnelle, selon lui, remet en cause la crédibilité des rapports de contrôle, et par ricochet, la capacité de l’État à auditer ses propres finances de manière autonome.

« Nous ne devons pas faire du FMI ou de cabinets privés comme Forvis Mazars les arbitres de notre souveraineté budgétaire. Ce rôle devrait revenir à nos institutions nationales », a-t-il déclaré, pointant du doigt une dépendance excessive vis-à-vis des partenaires techniques et financiers.

Interrogé sur la demande d’audit formulée par l’ex-président Macky Sall au sujet de sa gestion, Thierno Alassane Sall n’a pas botté en touche. Il a reconnu la légitimité de cette demande, à condition que le principe du contradictoire soit scrupuleusement respecté.

« Tout audit sérieux doit offrir aux personnes mises en cause un droit de réponse. Si Macky Sall ou ses anciens ministres sont concernés, ils doivent pouvoir s’expliquer dans le cadre prévu par la loi », a-t-il insisté.

Une position qui tranche avec les discours plus vindicatifs de certains opposants, préférant laisser le soin à la justice de trancher, sans garantir le cadre équitable des procédures.

Enfin, TAS a souligné l’urgence de renforcer le rôle du Parlement dans le suivi de l’exécution budgétaire, estimant que les députés doivent cesser d’être de simples spectateurs. Il appelle à une réforme profonde du contrôle parlementaire pour éviter que des irrégularités massives puissent être dissimulées derrière des chiffres validés sans contre-vérification sérieuse.

En s’exprimant ainsi, Thierno Alassane Sall choisit une voie médiane : ni dédouanement de l’ancien régime, ni suivisme envers les institutions financières internationales. Sa posture renforce l’idée que la lutte pour la transparence ne se limite pas à des effets d’annonce, mais suppose un renforcement effectif des organes de régulation, à commencer par la Cour des comptes et l’Assemblée nationale.

Alors que le débat sur la dette publique enfle, son intervention jette une lumière crue sur les angles morts du contrôle budgétaire au Sénégal, souvent éclipsés par les joutes politiques.

La rédaction de la SENTV.info

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