« Rapports opaques ou dette cachée ? »: Me Pierre-Olivier Sur remet en cause l’audit des finances de Macky Sall

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SENTV : Lors d’un point presse tenu ce jeudi à Dakar, Me Pierre-Olivier Sur, coordonnateur du pool d’avocats de l’ancien président Macky Sall, a dénoncé ce qu’il qualifie de « vrais problèmes de transparence » dans les audits de la dette publique sénégalaise. Selon lui, « il n’y a pas de problème de dettes cachées au Sénégal », mais plutôt un problème de « rapports cachés ».

Rapports invisibles, discours publics forts
L’avocat a notamment mis en avant trois documents qu’il estime essentiels et pourtant non accessibles :

Le rapport de la Inspection générale des finances (IGF) : « Le premier rapport qui a mis le feu aux poudres, mais il est caché. Nul d’entre vous ne peut nous indiquer l’avoir eu entre ses mains », a-t-il affirmé.

Le pré-rapport de la Cour des comptes : « Nous non plus, nous n’avons pas eu ce document, en dépit des lettres que j’ai adressées au président de la Cour ainsi qu’au ministre des Finances », a-t-il ajouté.

Le rapport du cabinet Mazars (ou de sa filiale) : « Vous l’avez tous sur les lèvres, mais vous ne l’avez pas entre vos mains. C’est le troisième rapport caché », martèle Me Sur.

Les revendications de l’avocat interviennent dans un climat déjà tendu concernant la dette publique sénégalaise. Le rapport de la Cour des comptes rendu en février 2025 dévoilait un endettement du Sénégal de l’ordre de 99 % du PIB à fin 2023, loin des chiffres officiels précédemment annoncés. 
Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé l’existence d’un écart d’environ 7 milliards de dollars liés à des dettes non prises en compte officiellement pour la période 2019–2024.
Le cabinet Mazars a d’ailleurs été chargé d’un audit complémentaire de la dette publique pour clarifier ces écarts.

La ligne de défense de l’ancien régime
Pour Me Sur, l’enjeu n’est pas seulement comptable mais procédural. Il dénonce « une atteinte aux principes de contradictoire et de transparence » : « Le rapport de l’IGF n’a jamais été publié ni communiqué aux responsables de l’ancien régime, ce qui a empêché tout débat contradictoire ».
Selon lui, c’est dans cette opacité que réside la véritable crise : « Le vrai sujet, c’est celui des rapports cachés », insiste-t-il.

L’affaire s’inscrit dans une montée de tensions entre les autorités sénégalaises, les institutions de contrôle et les bailleurs de fonds. Le manque de transparence sur ces rapports fragilise la crédibilité financière du pays, retarde les prises de décisions et alimente les polémiques politiques.
Pour Me Sur, la défense de Macky Sall est engagée dans une bataille de documentation : « Nous avons adressé des lettres, mais à ce jour aucune réponse officielle ne nous a été communiquée », a-t-il déclaré.

La rédaction de la SENTV.info

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