Le procès tant attendu de Ndella Madior Diouf fixé : un rendez-vous de vérité pour la pouponnière Keur Yeurmandé

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SENTV : Après de longs mois d’attente entre détention et incertitude, le dossier de la fondatrice de la pouponnière Keur Yeurmandé, Ndella Madior Diouf, est désormais fixé pour jugement. Selon son avocat, Me Aboubacry Barro, l’affaire sera examinée le 11 novembre 2025 devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.

Arrêtée en décembre 2023 et placée sous mandat de dépôt, Ndella Madior Diouf est poursuivie pour une série d’infractions graves : homicide involontaire et complicité, traite de personnes, exercice illégal de la médecine, privation d’aliments ou de soins ayant entraîné la mort, mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personne en danger, ainsi que l’obtention illégale de certificats d’inhumation.
Ces accusations trouvent leur origine dans la gestion controversée de la pouponnière Keur Yeurmandé, structure censée accueillir des enfants abandonnés ou en difficulté mais soupçonnée d’avoir fonctionné sans autorisation administrative et sans encadrement médical conforme.

L’affaire Keur Yeurmandé avait provoqué un véritable choc au Sénégal. Dès fin 2023, les enquêteurs de la brigade de protection de la Sûreté urbaine avaient mis en lumière des faits dramatiques : six nourrissons décédés dans des conditions suspectes et près d’une cinquantaine d’enfants placés dans des états sanitaires préoccupants.
La personnalité de Mme Diouf, connue pour son engagement dans la prise en charge d’enfants vulnérables, a renforcé l’impact médiatique de l’affaire. Elle est devenue le symbole à la fois d’un système défaillant et d’un questionnement national sur la réglementation des structures privées d’accueil.

Ce rendez-vous judiciaire s’annonce crucial. Pour l’accusation comme pour la défense, il marquera un tournant.

Pour la défense de Mme Diouf, c’est l’occasion de contester les accusations qui pèsent contre elle depuis plus d’un an.

Pour les autorités et l’opinion publique, il s’agira de mettre au jour les responsabilités pénales et d’éclairer les zones d’ombre autour du fonctionnement de la pouponnière.
Par ailleurs, ce procès pourrait constituer un signal fort pour la politique de protection de l’enfance au Sénégal, en matière de contrôle, d’agrément et de suivi des structures d’accueil.

La rédaction de la SENTV.info

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