Cameroun : Issa Tchiroma Bakary relance la contestation post-électorale et annonce la “troisième étape” de son combat politique

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SENTV : La tension politique ne retombe pas à Yaoundé, près d’un mois après la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle. Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) et candidat arrivé deuxième selon les chiffres du Conseil constitutionnel, refuse toujours de reconnaître la victoire du président sortant Paul Biya.

Lors d’une nouvelle déclaration publique, le leader du FSNC a affirmé entrer dans ce qu’il appelle la « troisième étape de son combat », une phase qu’il présente comme décisive dans la contestation des résultats électoraux. « La peur ne nous arrêtera pas », a lancé Issa Tchiroma Bakary, accusant les institutions de s’être rendues complices d’un « hold-up électoral ».

Depuis la proclamation des résultats, plusieurs localités du pays ont été le théâtre de manifestations émaillées de violences, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, selon les autorités camerounaises. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a pointé du doigt la responsabilité directe du leader du FSNC dans ces troubles, l’accusant d’avoir « incité les populations à la violence et à l’insurrection » après son auto-proclamation comme vainqueur.

« Nul n’est au-dessus de la loi », a rappelé le ministre, annonçant que des poursuites judiciaires seront engagées contre les auteurs et instigateurs des violences, y compris Issa Tchiroma lui-même.

Malgré les menaces de poursuites, Issa Tchiroma Bakary se montre déterminé à poursuivre sa contestation. Dans une publication datée du 28 octobre sur sa page Facebook, il a averti :

« Chacun devra répondre, devant l’histoire et devant les juridictions internationales, de la place où il sera tenu : du côté du peuple ou du côté de l’oppression. »

Cette déclaration laisse entendre que l’opposant envisage désormais de porter le contentieux électoral sur la scène internationale. Selon son avocat, Maître Jemal Taleb, membre du collectif de défense du FSNC, une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) est à l’étude, au motif de « répression violente et systématique » des manifestations post-électorales. L’information a été confirmée lors d’interventions sur France 24 et AFO Média.

Pour les observateurs, cette troisième phase de la stratégie du FSNC pourrait viser à maintenir la pression politique et médiatique, tout en cherchant un soutien international. D’autres estiment que cette démarche comporte des risques juridiques et politiques importants, dans un contexte où les autorités camerounaises affichent leur fermeté.

« Qu’ils se réjouissent, qu’ils dansent — cela ne fait que commencer », avait averti Issa Tchiroma lors de son dernier discours, laissant planer le mystère sur les actions concrètes à venir.

Alors que le Cameroun tente de retrouver le calme après une élection contestée, la question demeure : jusqu’où ira Issa Tchiroma Bakary dans son bras de fer avec le pouvoir ?

La rédaction de la SENTV.info

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