Après la tempête médiatique, Maïmouna Ndour Faye retrouve la liberté

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SENTV : Ce jeudi, Maïmouna Ndour Faye, directrice générale de la chaîne privée 7TV, a été libérée après avoir été interpellée en garde à vue par les gendarmes de la Brigade territoriale de Ouakam . Son arrestation survenait dans un contexte particulièrement tendu : une émission annoncée avec le journaliste en exil Madiambal Diagne — visé par un mandat d’arrêt international — avait été interrompue par les forces de l’ordre. La journaliste était poursuivie pour « atteinte à la sûreté de l’État » (article 80 du Code pénal) et « atteinte à l’autorité de la justice ». L’émission programmée ne serait, selon les autorités, pas un direct comme annoncé : « seules » des équipes de diffusion ou un vigile auraient été présents lors de l’irruption des forces de l’ordre.

La remise en liberté de Mme Ndour Faye intervient après plusieurs heures de garde à vue à la brigade de Ouakam. Aucune évaluation publique de la part du parquet n’a été communiquée au moment de la rédaction. Plusieurs organisations de presse et de défense des droits humains – dont Amnesty International Sénégal – avaient appelé à sa libération immédiate, dénonçant un précédent dangereux pour la liberté de l’information.

Dans l’entourage de la directrice, son avocat, Elhadj Amadou Sall, a affirmé que sa cliente « n’a commis aucun acte visant à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à l’ordre public ».

L’affaire met en lumière l’intersection complexe entre liberté de la presse, droit de diffusion et sécurité de l’État. Poser une interview d’un journaliste recherché n’est pas nécessairement un délit en soi ; le contexte – et ce que les autorités interprètent comme « atteinte à la sûreté » – déclenche la vigilance judiciaire.

Le fait que l’intervention des gendarmes se soit déroulée dans les locaux d’un média, en pleine annonce d’émission, suscite une forte trouble dans le secteur : pour certains, c’est un tournant potentiel dans le contrôle des médias privés. Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a ainsi dénoncé cette opération comme une « violation manifeste » de la liberté de la presse.

Pour Mme Ndour Faye et son équipe, le chemin reste incertain : bien que libérée, les accusations restent pendantes, et les effets sur la chaîne 7TV – tant en terme d’audience que de crédibilité – seront à observer.

La rédaction de la SENTV.info

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