Gestion de la dette : le Sénégal vise une stabilisation à 101 % du PIB d’ici 2028 pour alléger la pression budgétaire

0

SENTV : Face à un taux d’endettement évalué à 130 % du PIB, le Sénégal amorce un tournant stratégique dans la gestion de sa dette publique. Le gouvernement, à travers le ministère des Finances et du Budget, a dévoilé la Stratégie de gestion de la dette 2026-2028, dont l’objectif majeur est de ramener ce ratio à 101 % du PIB à l’horizon 2028.
Une trajectoire qui, selon les autorités, permettra de restaurer des marges de manœuvre budgétaires et de renforcer la soutenabilité financière du pays.

Présentée à la suite des orientations données par le Premier ministre Ousmane Sonko, cette stratégie s’appuie sur des scénarios de modération de l’endettement tout en maintenant le financement des projets prioritaires.
Les projections tablent sur une baisse du poids de la dette nominale dans le PIB, mais aussi sur une diminution du service de la dette, notamment des paiements d’intérêts qui devraient passer de 4,7 % du PIB en 2024 à 4,5 % en 2028.

L’un des volets essentiels du plan consiste à réduire le risque de refinancement, c’est-à-dire la part de la dette arrivant à échéance à court terme. Le gouvernement prévoit ainsi une diminution de plus de 6 % de la dette à refinancer dans l’année, contribuant à stabiliser la charge financière et à renforcer la crédibilité du pays sur les marchés.

Le document du ministère détaille quatre scénarios de gestion pour atteindre les cibles fixées :

La stratégie de continuité, prévoyant le maintien des équilibres actuels avec 35 % de la nouvelle dette contractée à l’extérieur et 65 % sur le marché domestique en 2025, avant un ajustement progressif en 2026 (60 % extérieur / 40 % intérieur).

Le scénario adossé à un programme avec le FMI, permettant d’accéder à des ressources concessionnelles et de retrouver la confiance des bailleurs et marchés internationaux. Cette approche miserait sur un panachage de 60 % de financements extérieurs et 40 % domestiques, avec un recours à des instruments tels que les eurobonds, Panda Bonds ou Samurai Bonds.

La stratégie de maîtrise des risques, orientée vers la réduction de la dette à taux variable et de celle à maturité courte (30,4 % du portefeuille total). Ce scénario privilégie un équilibre 50/50 entre dettes extérieures et intérieures, avec une préférence pour des emprunts à plus longue maturité et à conditions concessionnelles.

Enfin, la stratégie d’ancrage domestique, qui vise à stimuler le développement du marché financier local, tout en diversifiant les sources de financement à travers des instruments innovants inscrits dans la Stratégie nationale de gestion de la dette.

Pour les autorités, la stabilisation du ratio dette/PIB à 101 % en 2028 n’est pas synonyme de contraction brutale, mais plutôt d’une rationalisation de la dette et d’une meilleure allocation des ressources.
L’enjeu consiste à financer le développement sans compromettre la stabilité macroéconomique, dans un contexte marqué par la reprise post-pandémie, la hausse du coût de la dette mondiale et les besoins croissants d’investissement dans les infrastructures et les secteurs productifs.

Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des réformes de gouvernance financière engagées par l’État pour améliorer la transparence, la gestion des risques et la performance du portefeuille de la dette.

La rédaction de la SENTV.info

- Advertisement -

commentaires
Loading...