Ni discorde ni autonomisation : le duo Ousmane Sonko–Bassirou Diomaye Faye, un tandem politique sous haute surveillance
SENTV: À l’aube de ce que certains observateurs qualifient déjà de “nouvelle ère politique” au Sénégal, la relation entre le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, suscite autant l’intérêt que les spéculations. Ensemble depuis l’accession au pouvoir du duo, leur collaboration est scrutée de près tant par leurs partisans que par leurs opposants.
Une alliance affichée
Depuis sa nomination au poste de Premier ministre après la victoire de Diomaye Faye à la présidentielle de 2024, Sonko a été présenté comme un des piliers du projet gouvernemental. Plusieurs publications s’accordent sur l’idée d’un duo « Diomaye moy Sonko, Sonko moy Diomaye ».
Divergences mineures… ou signes d’une autonomie croissante ?
La relation entre les deux leaders n’est pourtant pas exempte de nuances. Le 8 novembre 2025, Sonko a lui-même précisé : « Ce qui mettra fin à notre relation ne viendra pas de moi. » Autrement dit, il reconnaît l’existence de divergences, tout en affirmant leur maîtrise.
Cette déclaration survient dans un climat où certains évoquent des tensions latentes, voire un exercice d’autonomisation de Sonko au sein du gouvernement. On évoque une « alchimie politique à l’épreuve du pouvoir », relevant l’ambivalence entre “convergences profondes” et “désaccords assumés”.
Plusieurs raisons expliquent l’importance de ce tandem pour le paysage politique sénégalais :
Leur alliance a permis de fédérer une base populaire importante, notamment parmi les jeunes et dans des zones traditionnellement marginalisées.
Ensemble, ils incarnent le projet du parti PASTEF de rupture, notamment en matière de souveraineté économique et de refonte de l’administration.
Le maintien de cette cohésion est perçu comme un gage de stabilité politique et institutionnelle dans un contexte ouest-africain marqué par des transitions heurtées.
Cependant, la relation n’est pas à l’abri de défis :
L’équilibre entre l’autorité présidentielle et l’influence du Premier ministre reste délicat. Le risque : que l’un perçoive l’autre comme rival dans la course à l’hégémonie politique.
La cohérence du message politique devra être maintenue. Si Sonko campe souvent un rôle de “chef moral” du mouvement, le président doit démontrer qu’il gouverne pour tous les Sénégalais.
Enfin, la concrétisation des promesses de réforme (justice, économie, transparence) sera un test de crédibilité. Une faille dans l’unité pourrait être interprétée comme un affaiblissement du projet.
La rédaction de la SENTV.info