Finances publiques : près de 3 000 milliards F CFA mobilisés, les recettes fiscales dépassent les prévisions sur plusieurs segments
SENTV : Les performances budgétaires du troisième trimestre 2025 confirment une dynamique solide dans la mobilisation des ressources internes. Selon le rapport d’exécution publié par les autorités financières, les recettes fiscales ont atteint 2 987,9 milliards F CFA sur les neuf premiers mois de l’année, soit 72,9% de l’objectif annuel fixé à 4 099,6 milliards F CFA.
Cette progression représente 211,1 milliards de plus qu’à la même période en 2024, soit une croissance de 7,6%, preuve d’un regain d’efficacité dans la collecte, malgré un contexte économique encore marqué par les tensions inflationnistes et les défis liés à la relance.
Les impôts directs enregistrent une mobilisation de 1 172 milliards F CFA, équivalant à 81,9% de la cible annuelle (1 430,4 milliards F CFA).
Ce résultat dépasse les prévisions gouvernementales et tire la croissance des recettes fiscales.
L’impôt sur les sociétés (IS) constitue la principale surprise positive du rapport.
Au 30 septembre 2025, l’État a déjà collecté 432,9 milliards F CFA, dépassant légèrement son objectif annuel de 429,9 milliards, soit 100,7% de réalisation.
Une performance qualifiée d’« exceptionnelle » dans le document, portée par l’amélioration des bénéfices déclarés et la montée en régime des contrôles fiscaux.
Les revenus issus de l’IRVM/IRCM (impôt sur les revenus des valeurs mobilières) affichent la plus forte progression.
Avec 111,5 milliards collectés pour une prévision de 86,6 milliards, le taux de réalisation grimpe à 128,7%, un niveau rarement atteint dans ce segment.
Le rapport y voit le résultat combiné d’un marché financier dynamique et d’une meilleure capture des dividendes déclarés.
À l’inverse, l’impôt sur le revenu classique demeure en retrait.
Les recettes ne représentent que 578,1 milliards, soit 68,1% de la cible de 849,2 milliards F CFA.
La taxe sur la plus-value immobilière reste le poste le plus faible avec 57,1% de réalisation, confirmant un essoufflement du marché immobilier formel.
Les impôts indirects, principalement dominés par la TVA et les taxes sur les biens et services, totalisent 1 661,2 milliards F CFA, soit 67,2% de l’objectif annuel.
Cette hausse de 86,1 milliards (+5,5%) par rapport à 2024 est essentiellement portée par :
la taxe spéciale sur le ciment, dont les recettes bénéficient de la forte demande dans les BTP,
la taxe sur les contrats d’assurance, en progression constante grâce à l’élargissement du marché et à la hausse des souscriptions obligatoires.
Ces deux leviers ont permis de compenser partiellement la baisse constatée sur certains segments à faible rendement.
La rédaction de la SENTV.info