Chantage numérique : la DSC démantèle les rouages du réseau présumé « Kocc »

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SENTV : Les investigations menées par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) ont permis de mettre au jour un dispositif sophistiqué de chantage et d’extorsion de fonds en ligne, attribué au réseau communément appelé « Kocc ». L’affaire, révélée par le quotidien Libération, met en lumière des pratiques structurées de monétisation de contenus à caractère intime, au détriment de nombreuses victimes.

Selon les éléments du dossier, des images et vidéos compromettantes étaient d’abord collectées par des correspondants avant d’être transmises à une adresse électronique à caractère administratif, servant de point de centralisation. Ces contenus étaient ensuite utilisés comme moyens de pression pour exiger des paiements, sous la menace d’une diffusion publique sur les réseaux sociaux ou d’autres plateformes numériques.

Un mécanisme organisé de pression financière

Les enquêteurs ont établi que les victimes étaient contactées à partir de plusieurs cartes SIM, souvent enregistrées sous des identités différentes afin de brouiller les pistes. Les échanges saisis montrent que les auteurs présumés réclamaient des sommes d’argent variables, en contrepartie de la non-publication ou de la suppression des contenus incriminés.

Toujours selon les sources judiciaires, une fois le paiement effectué, certaines victimes recevaient des messages destinés à les rassurer, évoquant la destruction des fichiers. Toutefois, les enquêteurs soulignent l’absence de garantie réelle quant à la suppression définitive des images et vidéos, laissant planer le risque d’un chantage récurrent.

Interpellations et suites judiciaires

Dans le cadre de cette procédure, plusieurs suspects ont été interpellés puis inculpés. L’un des correspondants présumés aurait reconnu avoir transmis des contenus sensibles, affirmant ne pas avoir vérifié ni leur provenance ni l’identité des personnes filmées, selon les déclarations versées au dossier.

Les mis en cause ont été déférés devant les juridictions compétentes, tandis que l’enquête se poursuit pour identifier l’ensemble des membres du réseau et établir précisément le rôle de chacun. Les autorités cherchent notamment à déterminer l’ampleur réelle du préjudice et le nombre exact de victimes.

Cette affaire relance le débat sur la cybercriminalité, la protection de la vie privée et la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention et de répression face à l’essor du chantage numérique au Sénégal.

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