Kédougou : un réseau présumé de traite à des fins d’exploitation sexuelle démantelé par la Police aux frontières
SENTV : L’Antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT), relevant de la Direction de la Police aux frontières, a présenté, ce mercredi, une ressortissante étrangère devant le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou. La mise en cause est poursuivie pour association de malfaiteurs et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
L’enquête fait suite à une information opérationnelle reçue le 16 décembre 2025, faisant état de la présence suspecte de trois jeunes filles de nationalité nigériane dans le village de Mouran, dans la région de Kédougou. Selon les premiers éléments, les victimes auraient été acheminées au Sénégal sous de fausses promesses d’emploi, notamment dans le secteur de la restauration.
Un système de contrainte et d’exploitation
Les investigations menées par les services spécialisés ont permis de mettre au jour un mode opératoire structuré. Chaque victime était soumise à une dette de convoyage évaluée à 1 500 000 francs CFA, censée être remboursée à travers les revenus issus de la prostitution.
À leur arrivée, les jeunes filles auraient été contraintes de subir un rituel mystique de soumission, destiné à garantir leur obéissance et le remboursement intégral de la somme exigée. Elles étaient ensuite hébergées et exploitées au domicile même de la suspecte, dans des conditions assimilables à une séquestration.
Arrestation et aveux
Une descente policière a permis l’interpellation de la présumée trafiquante et la mise en sécurité des trois victimes. Lors de son audition, la mise en cause a reconnu l’existence d’un réseau à dimension transnationale.
Selon ses déclarations :
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le recrutement des victimes était assuré au Nigéria par sa propre mère ;
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le financement du transport reposait sur une association avec deux complices, établis respectivement au Nigéria et au Mali ;
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les recettes journalières issues de l’exploitation sexuelle étaient collectées par la suspecte, qui a reconnu avoir déjà transféré 700 000 francs CFA au Nigéria par chèque au porteur, le reste ayant été utilisé à des fins personnelles.
Une affaire à portée transnationale
Les éléments recueillis ont permis aux enquêteurs de confirmer le caractère transfrontalier du réseau de traite et de proxénétisme. À l’issue de la procédure, la mise en cause a été placée sous mandat de dépôt.
Les trois victimes ont, quant à elles, été prises en charge par les services compétents, en vue de leur protection, de leur accompagnement psychosocial et d’une éventuelle réintégration.
Appel à la vigilance
La Police nationale rappelle sa mobilisation permanente dans la lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants. Elle invite la population à collaborer activement en signalant toute information utile via le numéro vert gratuit 800 00 17 00.
Cette opération illustre la détermination des autorités à combattre les réseaux criminels qui exploitent la vulnérabilité humaine, en particulier celle des jeunes femmes migrantes.

