SENTV : Université Cheikh Anta Diop (UCAD) – En ce vendredi béni de l’Aïd El Kébir, la Grande Mosquée de l’UCAD a vibré sous les mots puissants de l’Imam Ababacar Cissé Diop. Coordonnateur du comité des imams, il a livré un sermon dense, ancré dans une rigoureuse introspection spirituelle et un appel franc à la réforme morale. Une adresse religieuse qui a transcendé les rites habituels de la fête pour devenir un véritable plaidoyer pour l’éthique individuelle et collective.
Un message spirituel profond et sans concession
Dès les premières minutes de son sermon, l’Imam Cissé a planté le décor : le retour à la foi authentique et à la sincérité dans la pratique. En s’appuyant sur les versets du Coran et les traditions prophétiques, il a invité chaque fidèle à sonder la profondeur de sa foi, posant une question frontale : « Crois-tu véritablement en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses prophètes et au jour du Jugement ? »
Pour lui, la croyance ne saurait se limiter à une simple déclaration. Elle doit se traduire dans les actes, à travers une droiture constante, une cohérence entre les valeurs affichées et les comportements quotidiens. L’Imam a insisté : « Allah n’accepte que ce qui est pur et sincère. Toute œuvre doit être enracinée dans la Sunna et guidée par la sagesse. »
Une critique voilée des dérives sociales
Mais c’est surtout sur le terrain des mœurs sociales que son sermon a pris une dimension plus incisive. L’Imam Cissé a dénoncé, sans nommer, les travers qui gangrènent la société : duplicité, manquements à la parole donnée, corruption morale et perte des repères éthiques. Il a exhorté les fidèles à incarner les valeurs de fidélité, d’équité et de respect des engagements.
« La foi n’est pas un habit de fête. Elle doit être visible dans nos rapports humains, dans nos échanges, dans notre manière de traiter l’autre », a-t-il martelé, dans une atmosphère de silence recueilli.
Appel à l’unité et au retour aux sources
Sur un plan plus global, l’Imam Cissé a plaidé pour une Oumma unie autour des fondements immuables de l’islam : le Coran, la Sunna, et l’exemple des pieux prédécesseurs. Dans un contexte où les divisions internes minent la cohésion de la communauté musulmane, il a appelé à dépasser les querelles secondaires et à œuvrer ensemble pour « l’ordre du bien et la proscription du mal, dans la sagesse et le respect mutuel ».*
Un discours qui résonne dans un contexte troublé
Alors que le Sénégal, comme d’autres pays musulmans, traverse des tensions socio-économiques et identitaires, ce sermon a résonné comme un électrochoc. Loin des discours convenus, l’Imam Cissé a livré une parole forte, enracinée dans les textes sacrés, mais tournée vers les défis contemporains.
Ce message d’Aïd El Kébir, à la fois spirituel et sociétal, confirme le rôle central que joue la mosquée universitaire dans la formation morale de la jeunesse et dans le débat public sénégalais. En ce jour de sacrifice, c’est une autre offrande qu’a proposé l’Imam : celle de la réforme intérieure.
La rédaction de la SENTV.info