À Saint‑Louis, plus de 3 700 têtes de bétail vaccinées dans la riposte contre la Fièvre de la Vallée du Rift
SENTV : Dans la région de Saint‑Louis, la lutte contre la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) s’intensifie face à une situation sanitaire préoccupante : 87 cas enregistrés dont dix décès, selon les autorités locales. Parallèlement à la prise en charge des malades, les services de l’élevage ont lancé une vaste campagne de vaccination animale. Le Dr Mouhamed Moustapha Sarr, Directeur régional de l’Élevage et des Productions animales, annonce que 3727 têtes de bétail — moutons, chèvres et bovins — ont d’ores et déjà reçu une dose vaccinale.
« Concernant le secteur de l’élevage, nous avons pris des mesures relatives à la vaccination des animaux. Et en ce moment, nous avons vacciné 3727 têtes, à savoir moutons, chèvres et bœufs », confie Dr Sarr dans un entretien accordé à l’APS. Outre cette vaccination, les équipes vétérinaires procèdent à des traitements antiparasitaires pour limiter les vecteurs secondaires.
Ces actions sont complétées par une campagne de **sensibilisation **à l’attention des populations rurales, afin de renforcer la prise de conscience sur les modes de transmission et les gestes barrière : « Après un contact avec un animal, il faut se laver les mains, porter aussi un masque et des gants », recommande-t-il.
Dans le cadre de la riposte, les autorités exercent un contrôle rigoureux des produits d’origine animale, en particulier la viande. Dr Sarr souligne que cette mission est régalienne, d’autant plus en période d’abattages clandestins, qui peuvent devenir des foyers de propagation virale. « Ce sont des risques qui peuvent propager la maladie », alerte-t-il.
La région de Saint‑Louis demeure l’épicentre de l’épidémie au Sénégal. Selon les derniers bulletins officiels, le bilan régional affiche 78 cas confirmés de FVR, dont 11 décès.Parmi ces cas, 75 sont localisés dans la région de Saint‑Louis. Le virus, zoonose virale, se transmet notamment par les moustiques et via le contact avec les fluides ou tissus d’animaux infectés.
Au 1ᵉʳ octobre 2025, le ministère de la Santé faisait état de 56 cas confirmés dont 8 décès, principalement concentrés à Saint‑Louis (54 cas) et avec quelques cas isolés dans les régions de Louga et Matam. Toutefois, le point du 3 octobre plus récent fait état de 78 cas et 11 morts au niveau national.
Pour améliorer la riposte, le ministère de la Santé plaide pour une mobilisation communautaire accrue et la consolidation du partenariat entre les secteurs de la santé et de l’élevage. Le défi reste toutefois de taille : vacciner en masse des troupeaux dispersés, contrôler les mouvements animaliers, surveiller les cas humains et végétaliser l’information vers des populations rurales parfois éloignées.
La vaccination des animaux, conjuguée aux mesures d’hygiène et de surveillance, apparaît comme le pivot de la lutte contre cette flambée épidémique. L’enjeu est double : protéger la santé humaine tout en préservant le secteur de l’élevage, pilier économique des zones rurales du nord du pays.
La rédaction de la SENTV.info