À Séville, le Président Diomaye Faye plaide pour une refonte équitable de la gouvernance financière mondiale

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SENTV : À l’occasion de la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tient ce lundi à Séville, en Espagne, le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a lancé un appel fort en faveur d’une réforme structurelle du système financier international. Lors de la session plénière de haut niveau, le chef de l’État sénégalais s’est exprimé aux côtés de plusieurs dirigeants mondiaux et responsables d’institutions internationales majeures, dans un contexte marqué par une remise en question croissante du modèle actuel de gouvernance économique mondiale.

Dans une allocution empreinte de lucidité et de fermeté, le président Diomaye Faye a d’abord salué l’accueil des autorités espagnoles, avant de remercier l’Espagne pour « son engagement constant en faveur du progrès collectif ». Le cœur de son discours a toutefois porté sur les blocages systémiques qui freinent, selon lui, les efforts de développement des pays du Sud.

« Le statu quo n’est plus tenable. Le monde d’aujourd’hui ne peut être gouverné avec des règles héritées d’un autre siècle », a-t-il déclaré, appelant à une réforme en profondeur des institutions financières internationales. Il a notamment pointé du doigt les déséquilibres historiques qui affectent l’accès au financement pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, et freinent leurs ambitions de développement durable.

L’un des passages les plus remarqués de son intervention fut sa critique directe des agences de notation financière, dont il estime que les critères « opaques et biaisés » aggravent les conditions d’accès au crédit. Ces pratiques, selon lui, enferment de nombreux pays dans un cercle vicieux de surendettement, malgré leur volonté de réforme et de bonne gouvernance.

« Il est impératif de revoir les critères de notation pour refléter équitablement les réalités économiques des pays du Sud, et non les condamner d’avance à l’exclusion financière », a martelé le président Faye.

Le message du président sénégalais s’inscrit dans une dynamique plus large portée par plusieurs pays du Sud qui réclament depuis plusieurs années une réforme en profondeur des mécanismes de gouvernance mondiale, notamment dans un contexte post-COVID marqué par des inégalités croissantes d’accès au financement et aux ressources.

Cette intervention s’aligne également avec les récentes recommandations de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale et de l’architecture financière (IFFTAR), qui appelle à plus de transparence, d’équité et de participation des pays en développement dans les grandes décisions financières mondiales.

Le sommet de Séville, qui se tient sous l’égide de l’ONU et avec le soutien de l’Union européenne, pourrait poser les bases d’un « nouveau contrat mondial » sur le financement du développement, un appel déjà lancé par plusieurs voix au sein du G77+Chine et relayé par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

En portant un discours aligné avec les attentes de nombreux pays africains, le président Diomaye Faye confirme sa volonté de faire du Sénégal une voix forte du Sud global, en quête de justice économique et d’un nouvel ordre mondial plus équilibré.

La rédaction de la SENTV.info 

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