À Tivaouane, Serigne Babacar Sy Mansour plaide pour une nation rassemblée à l’approche du Maouloud 2025
SENTV : À quelques jours du Maouloud, célébration phare du calendrier religieux sénégalais, la ville sainte de Tivaouane a reçu ce samedi 30 août 2025 la visite du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Un déplacement empreint de spiritualité et de symbolique, salué par le khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, qui a saisi l’occasion pour lancer un appel fort à l’unité nationale et au dépassement des clivages.
Dans une atmosphère marquée par le respect et la solennité, le guide spirituel de la confrérie tidiane s’est réjoui de la démarche du chef de l’État :
« Cette visite de courtoisie me va droit au cœur. Je prie pour que vous, ainsi que votre équipe, réussissiez à la tête du pays. »
Mais au-delà des mots d’accueil, Serigne Babacar Sy Mansour a tenu à délivrer un message de fond. Fidèle à sa tradition de franc-parler empreint de sagesse, le khalife a rappelé les fondements éthiques et spirituels indispensables au bon fonctionnement de la société :
« Le jub précède le jubanti et le jubal. C’est le socle de toute chose. Ce triptyque de vérité, d’intégrité et d’honnêteté est une recommandation prophétique. »
Un appel clair à un retour aux valeurs morales dans un contexte national marqué par une polarisation du débat public et des tensions politiques. Le marabout a insisté sur la nécessité de privilégier la justice comme condition sine qua non à la paix durable :
« S’il y a justice, il y aura la paix. Et un bienfait n’est jamais perdu auprès de Dieu. »
Conscient des défis que traverse le pays, le khalife a également évoqué les nombreuses polémiques qui enflamment l’espace médiatique et politique. Il a exhorté les citoyens à réhabiliter le dialogue fondé sur la vérité et le respect mutuel, piliers, selon lui, de la cohésion nationale.
Un regard spirituel sur les crises naturelles
Abordant la problématique des inondations, Serigne Babacar Sy Mansour a tenu un discours apaisant mais lucide. Qualifiant les inondations de « phénomène naturel », il a invité les autorités à faire preuve de détermination dans la gestion de cette crise récurrente :
« Personne sur terre n’est à l’abri. Seul Dieu peut y mettre un terme. Mais vous, autorités, ayez la conviction et engagez-vous à protéger les populations tout en priant. »
L’État mobilisé pour un Gamou apaisé
En réponse, le président Bassirou Diomaye Faye a salué la hauteur de vue du khalife, tout en réaffirmant la mobilisation de l’État pour le bon déroulement du Gamou 2025, prévu ce jeudi 4 septembre. Il a assuré que toutes les dispositions ont été prises afin de garantir la sécurité et le confort des fidèles, notamment en matière d’assainissement, de transport et de santé publique.
Le chef de l’État a également réitéré l’engagement de son gouvernement à accompagner la ville de Tivaouane dans ses projets de modernisation, dans le respect de son héritage religieux et culturel.
Un Maouloud sous le signe du rappel et du rassemblement
La célébration du Gamou, instaurée en 1902 par El Hadji Malick Sy, figure de proue du soufisme sénégalais, constitue chaque année un moment fort de recueillement, de transmission des savoirs et de renforcement des liens sociaux. L’édition 2025, qui intervient dans un contexte national sensible, pourrait ainsi revêtir une dimension encore plus symbolique, à la lumière des messages portés par les autorités religieuses.
A Tivaouane, la voix du khalife général des tidianes résonne comme un appel à la sagesse collective. À l’heure où le pays s’apprête à commémorer la naissance du Prophète (PSL), le rappel aux valeurs cardinales de justice, de vérité et de concorde nationale trouve un écho particulier, dans l’espoir de construire une société plus unie et résiliente.
La rédaction de la SENTV.info