SENTV : Dans un contexte judiciaire de plus en plus tendu autour de l’Agence nationale de la maison de l’outil (ANAMO), l’ancien directeur général Maodo Malick Mbaye, resté silencieux jusque-là, a décidé de livrer sa version des faits. Cité dans une affaire de détournement présumé de plusieurs centaines de millions de francs CFA, il réfute toute responsabilité et dénonce ce qu’il considère comme une tentative de le faire endosser un dossier dont il nie toute implication.
Une enquête sous haute tension
Le dossier, actuellement entre les mains de la justice sénégalaise, est né d’une plainte déposée par l’actuel directeur général de l’ANAMO, Omar Ndiaye. Ce dernier accuse plusieurs anciens collaborateurs d’avoir orchestré un vaste système de détournement de fonds à travers de fausses formations et des paiements indus à des fournisseurs complices. L’affaire a déjà conduit à l’interpellation et au déferrement devant le parquet de l’ancien directeur administratif et financier (DAF) de l’agence, ainsi que d’autres personnes.
Le nom de Maodo Malick Mbaye a été évoqué par l’ancien DAF, qui l’aurait désigné comme responsable hiérarchique au courant des manœuvres. Une accusation que l’ancien DG balaie d’un revers de main.
« Je ne porterai pas le chapeau »
Actuellement à Rabat, où il dirige depuis trois ans le Groupe d’Initiatives pour une Médiation à l’Africaine, Maodo Malick Mbaye affirme qu’il n’a jamais été convoqué par la justice sénégalaise, ni avant ni après son départ. Il assure également que son séjour au Maroc n’a rien d’une fuite :
« Je n’ai pas fui le pays. Je suis parti dans le cadre de mes fonctions au sein d’une organisation panafricaine légalement établie, dont le Sénégal est informé par voie diplomatique. »
Sur les accusations précises, l’ancien DG se montre catégorique :
« Je n’ai posé aucun acte délictuel dans la gestion de l’ANAMO. Si des signatures ont été imitées, alors que l’on identifie le vrai coupable. Moi, je ne me laisserai pas entraîner dans une affaire qui ne me concerne pas. »
Un dossier complexe et encore flou
L’enquête en cours devra déterminer les responsabilités exactes. Mais selon le quotidien Libération, Omar Ndiaye lui-même aurait été impliqué dans des pratiques douteuses, notamment l’imitation de signatures de bénéficiaires fictifs, afin de justifier des formations inexistantes et faciliter des paiements à des complices.
Face à cette révélation, Maodo Malick Mbaye semble vouloir inverser la charge de la preuve :
« Il faut regarder du côté de ceux qui manipulaient les documents au quotidien. Mon rôle en tant que DG était stratégique, pas opérationnel. »
Une défense organisée, une affaire à suivre
Maodo Malick Mbaye, figure politique connue et ancien secrétaire général du Conseil national de la jeunesse, entend bien défendre son honneur. Il se dit prêt à coopérer avec la justice si celle-ci le convoque officiellement.
L’affaire ANAMO, encore loin de son épilogue, s’annonce comme un nouveau test de transparence pour les institutions publiques sénégalaises, dans un climat où les scandales financiers se multiplient.
La rédaction de la SENTV.info