Affaire Aprosi : Tabaski Ngom, entre détournement, passion aveugle et manipulations mystiques
SENTV : Devant le juge d’instruction du premier cabinet du pool judiciaire financier, l’ex-agente comptable de l’Aprosi, Tabaski Ngom, a livré ce lundi un récit troublant mêlant détournements de fonds publics, emprise affective, et pratiques ésotériques, dans une affaire où le nom de Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre, revient avec insistance.
Inculpée depuis le 23 janvier 2025 pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, accès frauduleux à un système informatique et entrave à son fonctionnement, Tabaski Ngom a reconnu les faits lors de son audition, révélant que 734 millions FCFA ont été soustraits illégalement des caisses de l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (Aprosi).
Une manipulation savamment orchestrée ?
Selon ses déclarations, sa descente aux enfers débute dès sa nomination à l’Aprosi. L’actuel directeur, Momath Bâ, lui aurait suggéré de participer à un mécanisme frauduleux visant à débloquer des fonds en faveur du ministre de tutelle, Moustapha Diop. Refusant d’exécuter un marché fictif, elle affirme que le directeur a lui-même monté l’opération, mobilisant un fournisseur complice, avant de remettre en main propre 90 millions FCFA à Moustapha Diop.
Une relation intime et destructrice
Au-delà des irrégularités financières, Tabaski Ngom dépeint une relation personnelle ambiguë avec l’ancien ministre. Elle confesse avoir été séduite puis impliquée émotionnellement par ce dernier, qui lui aurait promis le mariage et prodigué de nombreuses assurances. « Il m’a dit qu’il me protégerait, qu’il m’aimait. J’y ai cru », a-t-elle déclaré. Sous l’effet de cette relation affective, elle reconnaît lui avoir remis d’importantes sommes d’argent sans justificatif, notamment pour le financement de la campagne législative, où elle aurait débloqué 300 millions FCFA.
L’argent et les rituels : la piste mystique
Un autre élément singulier ressort de son témoignage : l’utilisation présumée de pratiques mystiques. Tabaski Ngom affirme que Moustapha Diop l’aurait conduite chez un marabout pour y pratiquer des bains mystiques. « Je suis convaincue qu’il a utilisé ces rituels pour m’envoûter et me manipuler », a-t-elle lâché, évoquant un climat de domination psychologique renforcé par des liens affectifs et des pressions émotionnelles.
Le silence du principal mis en cause
Pour l’heure, Moustapha Diop n’a pas été entendu officiellement dans le cadre de cette affaire. Son entourage garde le silence, tandis que l’opinion publique s’interroge sur la suite judiciaire. Des sources proches du dossier évoquent une éventuelle convocation prochaine du député-maire.
Une affaire explosive
Le dossier, désormais qualifié d’affaire politico-financière d’envergure, suscite un vif intérêt au sein de l’opinion et des institutions de contrôle. Il met en lumière non seulement des dérives graves dans la gestion publique, mais aussi une dimension psychologique et humaine souvent tue dans les grands scandales financiers.
L’instruction suit son cours, et les prochains actes du juge seront décisifs pour déterminer l’ampleur des responsabilités individuelles dans cette affaire qui mêle amour, pouvoir, argent et mysticisme.
La rédaction de la SENTV.info
