Affaire de diffamation : La Cour suprême scelle l’inéligibilité d’Ousmane Sonko et confirme 200 millions FCFA à verser à Mame Mbaye Niang
SENTV : Ce mardi 1er juillet 2025, la Cour suprême a définitivement tranché dans l’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko, leader du parti dissous Pastef-Les Patriotes, à l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. La haute juridiction a rejeté le recours en rabat d’arrêt introduit par les conseils de Sonko, confirmant ainsi sa condamnation à six mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de 200 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts.
Mais surtout, cette décision confirme l’inéligibilité du principal opposant au pouvoir, renforçant les incertitudes autour de sa participation à l’élection présidentielle de 2024 — désormais passée — et de son avenir politique immédiat.
Une bataille judiciaire à rebondissements
Les faits remontent à 2021, lorsque Sonko, alors en pleine montée dans les intentions de vote, affirmait détenir un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) révélant de lourdes irrégularités dans la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), projet dont Mame Mbaye Niang fut le coordinateur national avant d’intégrer le gouvernement.
Le ministre visé a alors engagé une plainte pour diffamation, estimant que Sonko n’avait jamais produit de preuve tangible de ce supposé rapport. Après plusieurs mois de procédure, le tribunal correctionnel de Dakar avait rendu son verdict en juin 2023, condamnant Sonko à 6 mois avec sursis et à verser 200 millions de francs CFA. Cette peine avait été confirmée en appel.
Un recours épuisé, une inéligibilité confirmée
Le dernier espoir juridique de Sonko résidait dans un recours en rabat d’arrêt, une procédure exceptionnelle visant à annuler une décision déjà rendue par la Cour suprême. Ce mardi, la Cour a rejeté cette tentative, déclarant le recours non fondé. Cette décision, irrévocable, enterre les dernières possibilités légales de contestation pour le leader de Pastef.
L’avocat de Mame Mbaye Niang, Me Baboucar Cissé, s’est félicité de la décision, qu’il qualifie de « victoire de l’État de droit et du respect de l’honneur des responsables publics ».
Des conséquences politiques majeures
L’arrêt de la Cour suprême conforte l’interdiction de candidature d’Ousmane Sonko à tout scrutin, tant que cette peine est en vigueur. Bien que le contexte ait évolué depuis l’élection présidentielle tenue en février 2024 — marquée par la victoire d’un autre candidat — cette décision pourrait peser sur l’avenir politique du leader de Pastef, dont les partisans continuent de dénoncer une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
En parallèle, certains juristes soulignent que Sonko pourrait éventuellement solliciter une réhabilitation, voire une amnistie, selon les orientations de la nouvelle majorité ou des mécanismes de décrispation politique en cours dans le pays.
La rédaction de la SENTV.info