Affaire de la dette publique : Macky Sall s’entoure du cabinet français FTMS et de l’avocat de Mbappé pour assurer sa défense

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SENTV : L’ancien président sénégalais Macky Sall, au cœur de vives accusations concernant la dissimulation présumée d’une dette publique estimée à 40 000 milliards de F CFA, prépare sa riposte judiciaire. Alors que les débats s’enflamment à l’Assemblée nationale autour d’une éventuelle saisine de la Haute Cour de justice, Macky Sall muscle sa stratégie de défense en s’entourant de profils juridiques de haut niveau, tant au Sénégal qu’en France.

Selon les informations rapportées par Seneweb, citant RFI, l’ex-chef d’État a sollicité les services du cabinet d’avocats français FTMS, spécialisé dans les contentieux complexes à forte exposition médiatique. Ce cabinet est notamment connu pour ses interventions sur le continent africain et son expertise dans les dossiers à forte dimension politique et financière.

Parmi les figures phares de cette équipe figure Pierre-Olivier Sur, avocat éminent au barreau de Paris, qui fut bâtonnier de l’Ordre entre 2014 et 2015. Très actif en Afrique francophone, il s’est déjà illustré dans plusieurs affaires sénégalaises sensibles : il a été l’avocat de Karim Wade devant la CREI et a défendu Mame Mbaye Niang dans le procès en diffamation contre Ousmane Sonko, alors leader de l’opposition et aujourd’hui Premier ministre.

Pierre-Olivier Sur est également connu pour avoir conseillé la star du football Kylian Mbappé, ajoutant une dimension symbolique à sa notoriété au-delà du cercle judiciaire.

Côté sénégalais, les noms des avocats locaux n’ont pas encore été officiellement révélés, mais des sources proches du dossier indiquent qu’ils travaillent activement à la constitution d’une défense technique, politique et financière. Ils ont notamment demandé l’accès au rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) transmis à la Cour des comptes, considéré comme la pièce centrale du dossier.

En parallèle, des experts financiers ont été mobilisés pour examiner la traçabilité des engagements budgétaires et l’évolution de la dette durant les deux mandats de Macky Sall. Objectif : démonter les accusations portées par les élus de la majorité, notamment ceux du PASTEF, qui évoquent une opacité délibérée dans la gestion de la dette publique en fin de mandat.

La contre-attaque d’un ancien chef d’État

L’ancien président a publiquement nié toute irrégularité dans la gestion de la dette, dénonçant ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique. En décidant de saisir des avocats de renom, Macky Sall envoie un signal clair : il ne se contentera plus de répondre par voie de presse, mais entend désormais judiciariser la bataille.

Cette posture intervient dans un climat de forte pression politique et médiatique, marqué par la volonté affichée du nouveau régime de rendre compte de la gouvernance passée, notamment sur les plans budgétaire et foncier.

L’hypothèse d’une mise en accusation de Macky Sall devant la Haute Cour de justice reste encore théorique, mais elle gagne en écho au sein de l’Assemblée nationale, où les députés du PASTEF multiplient les initiatives pour faire la lumière sur les dettes non inscrites dans les documents budgétaires officiels.

La question dépasse le cadre juridique : elle engage la crédibilité institutionnelle du pays et la transparence de sa gouvernance économique, à un moment où le Sénégal cherche à rassurer ses partenaires techniques et financiers.

En choisissant de s’entourer d’un cabinet international réputé et d’un avocat à la réputation établie en Afrique et en Europe, Macky Sall choisit la contre-attaque méthodique. Ce bras de fer judiciaire qui s’ouvre pourrait marquer l’un des tournants majeurs de la reddition des comptes post-alternance au Sénégal.

La rédaction de la SENTV.info

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