Affaire Farba Ngom – Santé et Justice en Tension : Amsatou Sow Sidibé saisit le Collège des juges pour une libération provisoire

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SENTV : Un nouveau tournant s’opère dans l’affaire Farba Ngom. À quelques jours d’une décision cruciale du juge d’instruction, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Amsatou Sow Sidibé, a officiellement écrit au président du Collège des juges d’instruction pour demander la mise en liberté provisoire du député-maire des Agnam, incarcéré dans le cadre d’une affaire toujours sensible sur le plan politique et judiciaire.

Le courrier, daté du 2 septembre 2025, intervient dans un contexte tendu où les questions de droits humains, d’accès aux soins et de détention préventive se heurtent frontalement. Selon le quotidien Libération, qui a levé le voile sur cette correspondance confidentielle, la demande de la CNDH repose sur les conclusions d’une enquête interne menée par l’institution concernant l’état de santé de Farba Ngom.

Une expertise médicale judiciaire, suivie d’une contre-expertise indépendante, avait déjà conclu que la détention du parlementaire est « incompatible avec son état de santé actuel ». Ces éléments renforcent l’argumentaire humanitaire et juridique en faveur d’un aménagement de sa situation carcérale.

Pour rappel, Farba Ngom, figure de l’Alliance pour la République (APR, ex-parti au pouvoir), est poursuivi dans une affaire aux contours encore partiellement tenus secrets, mais dont les ramifications politiques semblent évidentes. Depuis son placement sous mandat de dépôt, sa santé a été au cœur des préoccupations de ses avocats et de plusieurs organisations de défense des droits humains.

La démarche de la CNDH marque une prise de position forte, rare, et juridiquement encadrée. En tant qu’organe indépendant chargé de veiller au respect des droits fondamentaux, la commission ne s’était jusque-là pas exprimée publiquement sur ce dossier. Avec cette lettre, elle met en lumière le dilemme auquel la justice est confrontée : garantir l’égalité devant la loi tout en respectant les impératifs de dignité humaine.

La balle est désormais dans le camp du juge d’instruction, dont la décision est attendue cette semaine. Quelle que soit l’issue, elle pourrait faire jurisprudence dans la manière dont le système judiciaire sénégalais traite les cas de détention prolongée pour raisons médicales.

L’article 127 du Code de procédure pénale du Sénégal prévoit la possibilité d’une mise en liberté provisoire pour des motifs médicaux graves, à condition que cela ne compromette ni l’instruction ni la sécurité publique.

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