Affaire Farba Ngom – Tahirou Sarr : la justice verrouille leurs avoirs dans un dossier de plus de 56 milliards FCFA

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SENTV : Le couperet est tombé ce vendredi matin. La Chambre d’accusation financière a confirmé les ordonnances de saisie des biens et comptes bancaires de Farba Ngom et Tahirou Sarr, deux figures bien connues du monde des affaires et proches de la sphère politico-économique sénégalaise.

Les décisions de saisie, initialement prononcées par le juge du Pool judiciaire financier, s’inscrivent dans le cadre d’une instruction ouverte pour blanchiment de capitaux, escroquerie à grande échelle, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs. D’après un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), les montants concernés sont vertigineux : 31,5 milliards FCFA pour Farba Ngom et 25 milliards FCFA pour Tahirou Sarr.

Inculpés fin février 2025, les deux hommes avaient introduit des recours pour contester la légalité des saisies. Leurs avocats avaient notamment plaidé l’insuffisance de preuves matérielles et le caractère prématuré des mesures conservatoires. En vain. La juridiction d’appel a jugé les saisies « légalement fondées » au regard des articles 431 et suivants du Code pénal, des dispositions du Code de procédure pénale, ainsi que de la loi n°2024-03 du 15 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

« La saisie vise à préserver les intérêts de la justice, compte tenu de la gravité des faits et du risque de dissipation des avoirs », a indiqué une source judiciaire proche du dossier.

Cette affaire, au retentissement politique non négligeable, alimente depuis plusieurs mois les discussions au sein de la classe dirigeante, tant Farba Ngom – ancien député et proche de l’ex-président Macky Sall – que Tahirou Sarr – entrepreneur influent dans les BTP – étaient jusque-là perçus comme intouchables.

Les enquêtes se poursuivent afin de déterminer l’origine des fonds, les circuits financiers utilisés, ainsi que les éventuels bénéficiaires ou complices au sein d’un réseau plus large.

Avec cette confirmation judiciaire, les autorités judiciaires sénégalaises marquent leur volonté de renforcer l’effectivité de la lutte contre l’impunité économique. La Chambre d’accusation financière, récemment réorganisée pour traiter les dossiers sensibles à fort enjeu financier, montre ainsi sa fermeté dans les affaires liées au blanchiment et à la grande délinquance en col blanc.

La rédaction de la SENTV.info 

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