Affaire Kocc Barma : deux sociétés dans le viseur du juge pour blanchiment présumé

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SENTV : L’affaire Kocc Barma, qui agite depuis plusieurs mois l’opinion publique sénégalaise, prend une nouvelle tournure. Placé sous mandat de dépôt, El Hadji Babacar Dioum, fondateur présumé du site controversé Kocc Barma, fait désormais l’objet d’un approfondissement judiciaire autour de deux sociétés soupçonnées d’être au cœur d’un mécanisme de blanchiment d’argent.

Selon le quotidien Libération, le juge d’instruction chargé du dossier oriente ses investigations vers My Burger Sarl, récemment rebaptisée Eddy’s Restaurant, et Mba Authority, une entreprise spécialisée dans l’importation et la vente de véhicules. Ces entités seraient, d’après les éléments de l’enquête, utilisées comme sociétés-écrans pour blanchir les revenus tirés d’activités illicites, notamment la sextorsion via la diffusion de contenus pédopornographiques et d’atteintes à la vie privée.

Pour rappel, El Hadji Babacar Dioum est poursuivi pour association de malfaiteurs, diffusion d’images pédopornographiques, chantage, extorsion de fonds, atteinte à la vie privée, blanchiment de capitaux, ainsi que faux et usage de faux sur des documents administratifs. Une série de chefs d’inculpation qui justifie, selon le magistrat instructeur, une enquête financière et patrimoniale approfondie.

Lors d’une perquisition menée à son domicile à Liberté 3, les enquêteurs avaient saisi plusieurs véhicules de luxe : un Mitsubishi Outlander, une Jeep Wrangler et deux BMW X5. Si Dioum a nié en être le propriétaire, sa demande de restitution des véhicules a été rejetée par la justice, sur la base de suspicions sérieuses de financement douteux.

Dans le prolongement de ces opérations, le juge a ordonné la réquisition des banques de la place afin d’identifier tous les comptes bancaires liés à Dioum, à ses proches, ainsi qu’aux sociétés visées. Les services fiscaux, la SICAP et la Société nationale des HLM ont également été saisis pour établir un état des biens immobiliers enregistrés à leurs noms respectifs.

L’enquête, désormais élargie au volet économique, vise à reconstituer les flux financiers pouvant démontrer un système structuré de blanchiment à partir d’activités cybercriminelles. Elle s’inscrit dans une volonté plus large des autorités judiciaires de lutter contre les réseaux de sextorsion en ligne et de sanctionner les dérives numériques, souvent impunies jusqu’à présent.

Si les soupçons se confirment, les deux sociétés pourraient non seulement faire l’objet de poursuites pour complicité de blanchiment, mais également d’une dissolution judiciaire en cas de condamnation.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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