Affaire Kocc Barma : une avocate dans le viseur, l’arrestation d’un complice présumé relance l’enquête

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SENTV : L’enquête autour de Kocc Barma, de son vrai nom Massata Ndiaye, franchit un nouveau cap avec l’interpellation d’un de ses présumés complices, El Hadji Assane Demba. Arrêté à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) alors qu’il tentait de quitter discrètement le territoire, cet informaticien de 39 ans est aujourd’hui au cœur des investigations menées par la Division spéciale de cybersécurité (DSC).

Demba, identifié comme un proche collaborateur de Kocc Barma, est également présenté comme l’ancien technicien informatique de Mame Boye Diao, ex-directeur général des Domaines, entendu récemment par les enquêteurs avant d’être relâché. Mais c’est une autre piste, bien plus troublante, qui retient désormais l’attention des enquêteurs : celle d’une avocate du barreau de Dakar.

Selon les éléments rapportés par le journal Libération, plusieurs échanges électroniques entre Demba et cette avocate accréditent l’idée d’un plan de fuite élaboré au lendemain de l’arrestation de Kocc Barma. Dans ces messages interceptés, Demba envisage notamment de fuir vers un pays voisin par voie terrestre, craignant un contrôle aux frontières aériennes. Une crainte qui s’est avérée fondée : il a finalement été interpellé à l’AIBD, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’étranger.

Cette communication entre un prévenu et une auxiliaire de justice soulève de sérieuses interrogations sur de potentielles entraves à la procédure, voire des complicités actives. Les enquêteurs n’excluent pas d’élargir le champ des auditions aux membres du barreau, une perspective qui pourrait provoquer un nouveau séisme dans ce dossier déjà explosif.

Dans les locaux de la DSC, Demba est actuellement gardé à vue pour divers chefs d’accusation liés à la cybercriminalité, à la diffusion de contenus à caractère pornographique non autorisés et à la mise en danger de la vie privée d’autrui. Sa collaboration avec Kocc Barma, connu pour avoir administré plusieurs plateformes diffusant des vidéos à caractère sexuel sans consentement, serait déterminante dans la structuration technique du réseau.

L’enquête, toujours en cours, s’annonce particulièrement sensible, à la croisée du droit, de la morale et de la protection des données numériques. Si les soupçons pesant sur l’avocate venaient à se confirmer, ce serait une atteinte grave à l’éthique de la profession et un précédent judiciaire sans précédent.

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La rédaction de la SENTV.info 

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